











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Des barrages assassins !
Les barrages hydro-électriques menacent-ils notre santé ? Même en Europe la question méritera semble-t-il dêtre posée, sur fond de réchauffement de la planète. En Afrique, le problème se pose de manière dramatique. Mais il pourrait toucher dautres pays.
Dans la rubrique « Commentaires du Lancet, un lecteur aborde cette question méconnue mais bien réelle. On ignore par exemple quen 1968 au Ghana, la construction du barrage dAkosombo a été à lorigine dune véritable épidémie de bilharziose. En quelques mois, neuf enfants sur dix habitant près des rives du barrage ont été atteints par cette maladie parasitaire.
Toujours au Ghana, près de 100 barrages ont été construits en à peine trois ans. Ainsi la prévalence de la schistosomiase – une autre maladie parasitaire – est-elle passée de 17% à 51%. Au Burkina Faso, la même maladie sévit de manière permanente alors quelle était inconnue quelques années plus tôt…
Les problèmes sanitaires posés par les barrages sexpliquent notamment par la prolifération de larves, elle-même due à leau stagnante et à la chaleur humide qui prévaut en Afrique. Même si le climat tempéré européen nous protége contre le développement de ces larves, nous ne sommes pas à labri de catastrophes sanitaires. Dautant plus que le réchauffement climatique semble inéluctable. Ainsi nest-il pas interdit dimaginer un retour du paludisme dans certaines régions humides du sud de la France, comme au bon vieux temps
Pour lauteur, il nest pas question ici de faire le procès des barrages. Il tient simplement à interpeller les investisseurs. « Si les banquiers veulent vraiment être responsables, ils pourraient investir une partie de largent nécessaire à la construction pour réaliser des études dimpact avant la conception des barrages. » Et aussi pour mettre en oeuvre des politiques daccompagnement en santé publique : lutte contre la prolifération larvaire, campagne de vaccinations et de traitement préventif des parasitoses par exemple.
Source : The Lancet, Vol 362, p.184
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