Des cellules souches pour retrouver la vue, ça marche !
24 janvier 2012
C’est une première mondiale. A partir d’une greffe de cellules souches embryonnaires réalisée au niveau de la rétine, des médecins américains sont parvenus à améliorer l’acuité visuelle de deux patientes souffrant de maladies dégénératives de la vision : la maladie de Stargardt et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Leur travail devrait faire date.
« Cela fait maintenant 13 ans que les cellules souches embryonnaires ont été découvertes », explique le Pr Steven D. Schwartz (University of California, Los Angeles) dans la revue spécialisée The Lancet. « Notre étude décrit pour la première fois une transplantation – réussie – de cellules souches chez des patientes ».
Leur travail a été conduit auprès de deux malades. La première souffrait de la maladie de Stargardt, une affection génétique caractérisée par la perte progressive et irréversible de l’acuité visuelle. Il s’agit d’une dystrophie de la macula, une zone de la rétine très riche en cellules visuelles. La seconde patiente présentait une DMLA, maladie qui rappelons-le, constitue la première cause de cécité acquise après 50 ans.
Un résultat préliminaire mais prometteur
Les deux patientes ont donc bénéficié d’une greffe de cellules souches embryonnaires, directement dans l’œil malade. Et plus précisément dans l’épithélium pigmentaire de la rétine. Cette membrane très mince tapisse la face interne de l’œil et permet aux rayons lumineux d’être transformés en influx nerveux avant de gagner le cerveau.
Au bout de 4 mois de suivi, les médecins confirment que la greffe paraît bien supportée par les deux patientes. « Nous n’avons pas identifié de signes d’hyperprolifération ni de croissance anormale de cellules, pas davantage que de rejet du greffon », soulignent-ils. Ils précisent également qu’« aucune d’entre elles n’a perdu la vue ». Bien au contraire dans les deux cas, les auteurs ont constaté une amélioration – certes modeste – de l’acuité visuelle. Ce résultat bien sûr, paraît très prometteur. L’enjeu est désormais de le confirmer sur la durée, et surtout auprès d’une cohorte plus importante. A suivre donc.
Aller plus loin :
Téléchargez l’intégralité de l’étude sur les cellules souches embryonnaires, publiée dans The Lancet (en anglais).