Des dizaines de milliers d’enfants sous psychotropes

13 mars 2023

Selon le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), de nombreux enfants et adolescents se trouvent en situation de souffrance psychique. Et d’après un rapport rendu public ce 13 mars, de plus en plus sont placés sous psychotropes !

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Stress, harcèlement, difficultés familiales… D’après la consultation nationale des 6-18 ans menée par l’Unicef France auprès de plus de 25 000 enfants en France, 76,6 % d’entre eux indiquent qu’il leur arrive d’être triste ou cafardeux, 53,3 % de n’avoir plus goût à rien et 64,2 % de perdre confiance en eux.

Une souffrance à prendre en charge. Et si l’on compare les données de 2010 à celles de 2021, l’augmentation continue de la consommation de psychotropes en population pédiatrique est incontestable : elle a doublé. Les données pour 2021 suggèrent en effet que la consommation de médicaments psychotropes pourrait concerner plus de 5 % de la population pédiatrique.

Pas adaptés au cerveau des enfants

Ainsi, comme l’explique Le Parisien qui relaie un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), « les taux de consommation chez les moins de 20 ans ont augmenté, entre 2014 et 2021, de 48,54 % pour les antipsychotiques, de 62,58 % pour les antidépresseurs, de 78,07 % pour les psychostimulants et même de 155,48 % pour les hypnotiques et sédatifs. »

« L’augmentation de la consommation de médicaments psychotropes en population pédiatrique ne touche pas des cas isolés mais bien des centaines de milliers de délivrances et des dizaines de milliers d’enfants », alerte le HCFEA.

Problème, 50 à 90 % des médicaments psychotropes utilisés en pédiatrie ne sont ni étudiés, ni évalués chez l’enfant. Ainsi, la prescription de psychotropes hors AMM chez les enfants serait de l’ordre de 40 % en pratique de ville et de plus de 67% à l’hôpital !

Des chiffres qui obligent à « faire de la santé mentale des enfants et adolescents une priorité et une urgence des politiques de santé, comme le recommande l’OMS », soutient ainsi Sylviane Giampino, présidente du HCFEA, auprès du Parisien. Et donc à repenser la prise en charge psychologique des plus jeunes.

  • Source : Quand les enfants vont mal : comment les aider ? – Rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge – Le Parisien

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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