Des médicaments contre le reflux, mauvais pour le cœur ?
18 juin 2015
Les IPP sont des médicaments disponibles en accès libre dans les officines ©Nathalie Shelton
Indiqués dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO), les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pourraient augmenter le risque d’infarctus du myocarde. Selon un travail américain d’envergure, ces médicaments auraient en effet un impact sur la fonction vasculaire.
Des études précédentes avaient mis en évidence des interactions médicamenteuses entre les IPP et un traitement antiplaquettaire, le clopidogrel. Ce dernier est administré aux patients souffrant d’une maladie coronarienne pour prévenir la survenue d’un infarctus. Des scientifiques de la Stanford University, en Californie, sont allés plus loin en étudiant les effets des IPP sur la santé cardiovasculaire de la population générale.
Pour cela, ils se sont appuyés sur une large base de données incluant les données cliniques de près de 3 millions d’Américains. Résultats, chez les patients souffrant d’un reflux gastro-œsophagien et traités par IPP, les auteurs ont observé une augmentation du risque d’infarctus du myocarde entre 16% et 21%. A noter que ce lien de cause à effet n’a pas été retrouvé avec une autre classe médicamenteuse indiquée dans le traitement du RGO, les anti-sécrétoires appelés anti-H2. « Notre travail soulève des préoccupations et montre surtout que les IPP peuvent ne pas être aussi sûrs que nous le pensions », explique l’auteur principal de cette étude.
Rappelons que le RGO survient lorsque l’acide produit dans l’estomac – qui permet de digérer les aliments- remonte vers l’œsophage. Or, ses parois ne supportent pas cette acidité, ce qui engendre des douleurs remontant de l’estomac vers la poitrine avec parfois, des sensations d’acidité dans la bouche. Pour davantage d’informations sur le RGO et sa prise en charge, consultez le site de l’Assurance-maladie.