Des microbes pour mieux respirer

02 mars 2011

Les petits Européens ne seraient pas égaux devant l’asthme. Certaines bactéries joueraient un rôle protecteur pour les enfants de sorte que leurs conditions d’habitat ont une importance particulière. Les petits vivant dans une ferme par exemple, seraient moins exposés à l’asthme que leurs camarades citadins. Et même que les enfants habitant en milieu rural, en général.

Plusieurs études menées dans le passé, ont déjà souligné cette particularité. Une équipe internationale vient encore de les confirmer. Son travail confirme en effet la faible incidence de l’asthme parmi les enfants d’agriculteurs, et l’explique par… le fait qu’ils sont exposés à une plus grande variété de micro-organismes que les autres enfants.

Les auteurs se sont penché sur le niveau de « pollution microbienne » observé dans l’habitat de ces enfants. Ils ont ainsi recueilli des poussières dans leurs chambres, analysant l’ADN des bactéries et des champignons microscopiques qu’ils y ont prélevés. Résultat : les enfants d’agriculteurs font face à un éventail beaucoup plus large de micro-organismes.

Et paradoxalement, ces bactéries et ces champignons semblent agir comme des gardiens de leur santé. Plus la population microbienne était diversifiée, plus le risque de développer un asthme était faible. Selon le Dr Markus Ege, de l’Université de Munich en Allemagne, « il est possible qu’une combinaison particulière d’espèces microbiennes stimule le système immunitaire et empêche le développement de l’asthme ».

Prochain défi pour ces chercheurs, élucider la nature du lien entre chaque micro-organisme dans la poussière domestique, et l’effet protecteur observé. Objectif à long terme : trouver des candidats qui pourraient ouvrir la voie à l’élaboration d’ un vaccin contre l’asthme.

  • Source : New England Journal of Medicine, 24 février 2011

Aller à la barre d’outils