Des Nantaises sur la lagune de Venise contre le cancer du sein

14 mars 2012

Faire du sport en équipe pour se reconstruire après un cancer. C’est le leitmotiv d’une vingtaine de femmes de la région nantaise. Sur l’Erdre, un affluent qui se jette dans la Loire à Nantes, elles pagaient en rythme tous les samedis, à bord d’un dragon boat. Une embarcation à rames qui n’est pas vraiment locale, puisqu’elle est d’origine chinoise. En fait, ces femmes s’entraînent en vue de la Vogalonga, une régate organisée chaque année sur les canaux et la lagune de Venise, en Italie. Pour accomplir ce rêve dans lequel elles mettent leurs muscles et leur courage physique, il leur manque encore… un petit coup de pouce.

« C’est pour nous reconstruire psychologiquement et physiquement après l’épreuve que constitue la cancer du sein, que nous pratiquons une activité physique en équipe. Nous voulons nous réapproprier notre corps, nous reconstruire et laisser la maladie derrière nous », raconte Emmanuelle Chérubin, membre des Pink Dragon Ladies de Nantes. S’agissant d’un équipage formé de femmes en lutte contre le cancer, le mot ‘équipe’ prend vraiment, tout son sens.

« C’est en de voir un reportage diffusé dans le cadre de Thalassa, et qui présentait la première équipe française de femmes ayant eu un cancer du sein et faisant équipe sur un bateau, qui nous a motivées. Au début nous étions une poignée. Puis d’autres nous ont rejointes », explique Emmanuelle. Depuis septembre, les Pink Ladies se réunissent chaque samedi après-midi pour naviguer ensemble. Contre la maladie bien sûr, mais aussi pour le plaisir d’être ensemble.

Une course pour tourner le dos à la maladie

Ce projet est à la fois bon pour leur moral et leur santé physique. D’ailleurs le dragon boat est parfaitement adapté à leur condition. « Cette activité est compatible avec les contraintes liées au cancer. Et notamment le risque de lymphoedème ». Le sport par ailleurs, est un excellent outil de reconstruction physique. « Après un cancer du sein, l’activité physique réduit de 20% à 50% le risque de récidives », rappelle Emmanuelle Chérubin. Elle nous offre également une vraie bouffée de bien-être. « Ce projet nous transporte, nous enthousiasme. Et nous nous soutenons les unes les autres », ajoute-t-elle.

A force de s’entraîner, les Pink Dragon Ladies de Nantes ont décidé de relever un défi : participer à la Vogalonga. Cette régate en équipes aura lieu le 27 mai prochain sur la lagune de Venise. Depuis 1975, elle réunit tout type d’embarcation à rame, parmi lesquelles des équipages de femmes ayant eu un cancer du sein. Ces dernières années, elle a réuni environ… 1 500 bateaux, dont 150 équipages deDragon ladies. Une conférence sera organisée la veille de la course, pour partager et promouvoir leurs activités.

« Participer à cette course, c’est un projet personnel pour chacune d’entre nous. Cela nous permet de nous réapproprier notre corps, de nous reconstruire, de passer à autre chose. Mais c’est aussi un projet de solidarité. Pour faire savoir aux autres femmes qu’elles ne sont pas seules, qu’il y a de l’espoir », précise Emmanuelle Chérubin. Pour boucler leur budget, les Pink Dragon Ladies de Nantes ont encore besoin de 10 000 euros.

Pour participer au projet des Pink Dragon Ladies de Nantes, vous pouvez demander à votre entreprise, à votre club sportif ou à un groupe d’amis, de contacter Emmanuelle Chérubin à emmanuelle-cherubin@orange.fr.

  • Source : Pink Dragon Ladies de Nantes, mars 2012 ; interview d’Emmanuelle Chérubin, 12 mars 2012

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