Des oméga 3 pour lutter contre certains risques de l’obésité
20 février 2024
L’obésité est souvent associée à divers troubles comme une inflammation chronique au niveau du foie ou du pancréas mais aussi au niveau du système nerveux central (favorisant l’anxiété, les troubles cognitifs…). Des chercheurs français viennent de montrer qu’une consommation d’acides gras oméga 3 pourrait prévenir ces risques liés à la maladie.
L’obésité est un problème de santé publique mondial, dont l’incidence ne cesse d’augmenter. Selon l’OMS, depuis 1975, le nombre de cas d’obésité a presque triplé à l’échelle planétaire. En cause notamment, l’augmentation de certains comportements alimentaires (aliments ultra-transformés, junk food…).
Comme le précise une équipe française*, « l’obésité est associée non seulement à un dysfonctionnement métabolique, mais aussi à une inflammation chronique au niveau des organes périphériques (les tissus adipeux, le foie, les muscles squelettiques et le pancréas), ainsi qu’au niveau du système nerveux central (on parle alors de neuro-inflammation). Cette neuro-inflammation dans l’obésité se caractérise par l’augmentation de marqueurs pro-inflammatoires au niveau de la région de l’hypothalamus, région du cerveau connue pour contrôler le comportement alimentaire. »
Les scientifiques ont donc cherché à savoir s’il était possible de contrer ces dysfonctionnements. Il se sont, pour cela, intéressés à certains acides gras essentiels au bon fonctionnement de notre organisme, et connus pour avoir des propriétés anti- et pro-inflammatoires : les oméga 3 et 6.
Oméga 3, oui, oméga 6, non
Ainsi ont-ils évalué, sur des modèles animaux, les effets sur la santé de trois régimes alimentaires riches en lipides. Lesquels avaient été supplémentés en oméga 3, en oméga 6 ou les 2.
Après cinq mois de tests, les scientifiques ont observé :
- une altération du métabolisme, de la neuro-inflammation et des fonctions cognitives chez les souris obèses soumises au régime enrichi en oméga 6 ;
- un effet protecteur (notamment dans le développement de troubles cognitifs) du régime enrichi en oméga 3.
Deux conclusions se sont alors imposées aux chercheurs. La première : « c’est le fait d’être nourri avec un régime riche en oméga 6 qui est responsable des phénomènes inflammatoires observés et non l’obésité elle-même », explique Clara Sanchez, chercheuse post-doctorante à l’Inserm, première autrice de l’article. Ces acides gras se retrouvent dans l’huile de tournesol mais aussi dans les œufs et de nombreuses viandes.
En revanche, elle montre « pour la première fois l’effet protecteur des oméga 3 contre l’obésité et les phénomènes inflammatoires associés. » Les aliments les plus riches en oméga 3 sont les huiles de colza, de soja, de lin et les poissons gras comme le saumon, le thon, le maquereau, la sardine…
*Inserm, CNRS et Université Côte d’Azur, au sein de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire