Des paradis artificiels à l’enfer du bitume

09 décembre 2005

Conduire une automobile ou un deux-roues sous l’emprise du cannabis multiplierait pratiquement par… deux le risque d’accident mortel. Et selon une étude française, l’abus d’alcool serait dix fois plus dangereux que la consommation d’un joint.

Bernard Laumon, de l’Institut national de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) s’est intéressé à près de 11 000 conducteurs impliqués dans des accidents mortels. La présence d’alcool et/ou de cannabis a été vérifiée chez chacun d’entre eux.

Au final, le test au cannabis s’est révélé positif chez 681 automobilistes. Par ailleurs, l’alcoolémie de 2 096 conducteurs dépassait le seuil des 0,5g/l de sang qui interdit de prendre le volant. Un chiffre qui montre à quel point la surconsommation d’alcool est aujourd’hui banalisée en France. Enfin 285 ont été positifs aux deux substances !

Cela étant, il n’existe pas de bon pétard. Il suffit d’un joint pour que les dangers liés à la conduite automobile augmentent. En revanche pour l’alcool, une consommation raisonnable et responsable ne semble pas à l’origine d’accidents de la route. A l’inverse, l’alcool devient extrêmement dangereux dès lors que le conducteur a dépassé les 0,5 g/l.

Quant aux accidents, ils paraissent concerner davantage les hommes que les femmes. La gent masculine aurait une plus forte propension à être à la fois ivre et défoncée. Mention spéciale pour les plus jeunes et les utilisateurs de deux-roues…

Dans le registre politique, le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz, vient d’annoncer pour 2006 une campagne d’information sur les risques du cannabis au volant. Le Garde des sceaux, Dominique Perben, s’est quant à lui félicité que les contrôles soient passés de “3 000 en 2003 à 16 000 en 2005. Mais il est indispensable qu’on puisse bénéficier le plus vite possible de tests salivaires efficaces, car c’est la seule méthode qui nous permettra de faire des contrôles en très grand nombre“.

  • Source : British Medical Journal, 1er décembre 2005

Destination Santé
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