











Accueil » Santé Publique » Environnement » Des pesticides et des phtalates retrouvés dans les protections périodiques
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Douces et blanches, les protections périodiques (serviettes, tampons) féminines ne seraient pas si pures que cela. L’association 60 millions de consommateurs dénonce la présence de pesticides et de phtalates dans ces dispositifs hygiéniques.
Aucune réglementation en place, aucune obligation de transparence sur la composition du côté des industriels… voilà les manquements dénoncés par 60 millions de consommateurs, suite au repérage de résidus toxiques dans protections périodiques.
7 marques à l’étude menée par 60 millions de consommateurs. Parmi elles, 4 contiennent des traces de glyphosate, substance classée comme cancérogène probable. Un phtalate considéré comme reprotoxique* par l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA) a aussi été retrouvé dans 4 références.
Quels risques ? Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « tout risque majeur est à écarter ». Mais comme le rappelle 60 millions de consommateurs, l’évaluation générale des risques de cette substance n’est pas adaptée: « les seuils sanitaires, quand ils existent, n’ont pas été établis pour une exposition à la vulve ou à la muqueuse vaginale. » Autre carence, « ces calculs de risque ne prennent pas en compte les perturbateurs endocriniens et les effets sensibilisants (allergènes) cutanés ».
Des ajouts non volontaires. Interviewés par l’association, les fabricants se justifient par le fait que ces molécules « ne sont pas ajoutées intentionnellement ». Or pour les phtalates, il est complexe « d’ignorer qu’ils peuvent entrer dans la composition ».
Un passif… le 19 juillet 2018, l’association publiait déjà ses inquiétudes à ce sujet. Et incitait les fabricants à « améliorer la qualité des matières premières et à réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques ». Et l’Anses avait déjà donné l’alerte en 2016 après la publication d’un article de 60 millions de consommateurs mettant en évidence la présence de glyphosate, de dioxines et de composés organiques halogénés. Des données confirmées en 2017 par la DGCCRF**.
Les réactions. L’Anses recommande l’élimination, ou à défaut la réduction « autant que possible de la présence de ces substances dans les protections intimes, notamment les substances présentant les effets cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ». Et 60 millions de consommateurs ne stoppe pas là le combat : « À quand une prise de conscience collective de la filière, depuis les fabricants de protections périodiques bio jusqu’aux marques leader pour écarter définitivement ces résidus ? », questionne le magazine.
*induisant un effet négatif sur la fertilité masculine et féminine
**Direction générale de la concurrence et de la consommation
Source : 60 millions de consommateurs, n°546, mars 2019
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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