Des plantes médicinales bien de chez nous…
16 juillet 2008
Des étendues de violet pour la sauge, d’orange pour les soucis, de jaune et de blanc pour la camomille et bien sûr, de vert pour la menthe, la mélisse par exemple… Bienvenue chez Laurent Martineau, producteur de plantes médicinales à Chanzeaux dans le Maine-et-Loire.
C’est sur ses terres que « naissent » des compléments alimentaires, mais aussi certains médicaments, homéopathiques ou allopathiques. Et bien sûr également des tisanes et autres décoctions commercialisées en pharmacies, para-pharmacies ou dans la grande distribution.
En ce jour ensoleillé de juin (mais si, il y en a eu…), une douce odeur de menthe parfume le hangar principal. Une palette de 30 kilos de feuilles est prête à partir. Un peu plus loin dans un autre hangar nettement plus poussiéreux, des dizaines de sacs attendent leur tour.
Ici, pas d’engins hautement technologiques, si ce n’est une immense soufflerie pour assurer le séchage des feuilles. « Une part importante du travail est consacrée à l’arrachage des mauvaises herbes, à la main », explique Laurent Martineau, dont le quotidien est dicté par trois maîtres-mots : qualité, traçabilité et réactivité, pour faire face aux demandes des clients.
« Nos productions sont en concurrence directe avec des plantes d’importation. Celles-ci viennent d’Albanie, d’Egypte, du Maroc ou de Pologne et elles se distinguent par des prix de revient souvent inférieurs », enchaîne-t-il. « Cette situation a obligé la filière à moderniser ses outils de production, pour rester compétitive et proposer des plantes de qualité supérieure ». C’est-à-dire riches en principes actifs, exemptes de pesticides, séchées dans de bonnes conditions et enfin, d’une traçabilité irréprochable.
Mélisse et artichaut, les stars de demain ?
Pour coller au plus près de la demande industrielle, les producteurs comme Laurent Martineau collaborent avec un pôle de recherche situé tout près. C’est l’Institut technique interprofessionnel des Plantes à Parfum, médicinales et aromatiques (ou Iteipmai), qui s’attache à créer des variétés riches en principes actifs ou résistantes aux maladies.
Ses chercheurs scrutent aussi la littérature scientifique, en quête de La plante de demain. « Nous alimentons les dossiers prospectifs sur telle ou telle substance avant de décider de poursuivre ou non les investigations » explique Bruno Gaudin, de l’Iteipmai.
Actuellement, les « stars » des tubes à essai sont la mélisse et l’artichaut, appréciées pour leurs propriétés anti-oxydantes. Ces dernières sont en effet très prisées des fabricants de compléments alimentaires. Laurent Martineau est à l’affût. Une récolte de mélisse est d’ailleurs prévue pour bientôt. Vous avez dit réactif ?