











…Au Royaume-Uni où la simvastatine sera disponible dès le mois de juillet prochain. Et cela sans prescription médicale préalable. La décision prise par le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté fait grincer quelques dents. Mais il y a une logique.
Dans un éditorial au titre vengeur – OTC statins : a bad decision for public health (Des statines en vente libre : une mauvaise décision pour la santé publique n.d.l.r.) – le Lancet dénonce ce qu’il considère comme “une mauvaise décision pour la santé publique“. Avec naturellement, de solides arguments pour alimenter sa thèse. La revue souligne ainsi “l’absence d’essais cliniques de statines en OTC“, oubliant au passage de signaler que les essais cliniques en OTC sont en règle générale… assez rares. Il remarque également que “peu d’informations sont disponibles concernant l’observance d’un tel traitement en OTC.” Là encore, qui sera surpris ? Et d’ailleurs, parler d’observance pour un traitement auto administré semble relever, au mieux, de l’abus de langage…
En peine de trouver une justification scientifique à la décision prise par les autorités britanniques, notre confrère estime “difficile d’éviter de conclure que la décision du Gouvernement soit dictée par la recherche d’économies.” Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites… Toujours est-il que c’est en effet difficile ! Pendant de longues années, les statines n’ont pas été prises en charge par le NHS. Depuis qu’elles le sont, 1,8 millions de Britanniques en prennent régulièrement, ce qui représente une enveloppe de £ 700 millions par an soit 1 500 millions. Et d’ici 2010 la note devrait passer à 3 milliards…
Le vrai problème, c’est qu’à considérer la santé publique sous son seul aspect comptable on finit par commettre des erreurs. Il reste à prouver qu’il soit inapproprié de rendre les statines disponibles en OTC. Mais il paraît évident qu’une telle décision ne saurait être mise en oeuvre sans une véritable éducation des patients. Pourquoi pas sous forme d’information directe par exemple ?
Source : OMS, 7 juin 2004
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