Des statines contre la sclérose en plaques ?
19 mars 2014
La simvastatine, du cholestérol à la SEP ? ©Phovoir
Des médecins britanniques suggèrent que la simvastatine pourrait ralentir la progression de la sclérose en plaques (SEP). Cette molécule indiquée pour faire baisser le taux de cholestérol dans le sang agirait en effet sur l’atrophie cérébrale, caractéristique de cette maladie neurologique.
Le Pr Richard Nicholas et son équipe de l’Imperial College de Londres ont suivi pendant deux ans et demi, 140 patients de 18 à 65 ans souffrant de SEP. Leur travail a été réalisé selon les règles de l’art : avec randomisation, en double aveugle et contre placebo.
La moitié des patients devait prendre chaque jour 80mg de simvastatine, ce qui correspond à une posologie relativement élevée. Les autres, un placebo. Au terme de ce travail, les auteurs ont évalué par imagerie par résonnance magnétique (IRM) la perte du volume cérébral des patients. Laquelle est considérée comme un marqueur de la dégénérescence du cerveau.
A confirmer…
Résultat, l’atrophie cérébrale a été moins importante parmi les patients traités par simvastatine : avec une diminution de 0,28% par an contre 0,58% parmi les malades de l’autre groupe. Soit un écart de 43%. Les auteurs précisent que la « molécule a été bien tolérée », sans différence notable en termes d’effets secondaires entre les deux groupes.
« Cet effet de la molécule sur le cerveau est positif », soulignent les médecins, dans la revue The Lancet. « Une grande prudence doit être observée quant à l’interprétation de ces résultats ». Lesquels doivent désormais être confirmés ou infirmés par des travaux réalisés sur de plus larges cohortes.
Près de 90 000 patients en France
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la SEP touche environ 2,5 millions de personnes dans le monde, près de 750 000 d’entre eux présentant une mobilité réduite. En France, entre 65 000 et 90 000 malades sont concernés, ce qui en fait la première cause de handicap non traumatique chez l’adulte jeune.
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Source : The Lancet, Online Publication, 19 mars 2014, doi:10.1016/S0140-6736(13)62242-4
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon