Des taches de vieillesse ? Non, un souvenir du soleil !

Elles ciblent de préférence le visage, les mains, le cou, le décolleté et le crâne… Les taches de sénescence frappent avec l’âge, là où les rayonnements solaires ont fortement marqué leur empreinte. Pour toutes ces raisons, elles sont également appelées lentigo solaire ou lentigo sénile. Comment les prévenir ? Les réponses du Dr Ségolène Fays-Michel, dermatologue à Nancy.

De quoi s’agit-il ? Elles se présentent sous la forme de taches planes hyperpigmentées, aux bords irréguliers et de couleur variable, allant du marron clair au marron foncé. « Elles constituent un des signes de vieillissement cutané appelé héliodermie, c’est-à-dire, un vieillissement provoqué par les ultra-violets », explique la spécialiste. « Leur structure se caractérise par une hyperplasie de l’épiderme associée à des cellules de la peau – les mélanocytes – qui produisent trop de mélanine ».

Des facteurs de risques ? Impossible d’anticiper leur apparition. Le Dr Fays-Michel explique toutefois que « l’exposition solaire répétée depuis la naissance joue un rôle primordial ». Avant d’ajouter que « la prédisposition génétique est aussi extrêmement importante dans ces troubles pigmentaires. Banales et bénignes, elles ne doivent toutefois pas être confondues avec un mélanome de Dubreuilh, qui est un cancer de la peau ».

Des traitements efficaces ? Crèmes dépigmantantes, azote liquide, laser, peeling… Les moyens pour venir à bout de ces taches ne manquent pas. « Les techniques laser sont de plus en plus efficaces pour traiter les lentigos », reprend la dermatologue. Les taches foncent après la séance de laser pendant quelques jours, avec apparition de croûtelles puis la pigmentation disparaît ».

L’application d’azote liquide donne également d’excellents résultats, malgré quelques contraintes… « Nous sommes parfois obligés de refaire le traitement lorsque la tache n’est pas totalement partie. On peut alors répéter l’intervention 6 à 8 semaines après la première séance ».

En revanche, l’application de crèmes dépigmentantes serait plutôt à éviter, faute de résultat probant. « Elles ont une efficacité extrêmement relative », reprend le Dr Fays-Michel. Laquelle est « régulièrement confrontée à un échec partiel ou total des ces traitements, parfois onéreux ».

Après le traitement, quelques précautions. Pour éviter les récidives, limitez l’exposition solaire :
– grâce à des vêtements qui font barrage aux ultraviolets. « Les chapeaux à larges bords sont plus adaptés que les casquettes qui ne protègent pas la nuque et les oreilles », ajoute la spécialiste.
– grâce à des crèmes anti-UV. « Elles contiennent des filtres chimiques comme le meroxyl ou des écrans minéraux. L’application de ces crèmes doit se faire en couches suffisantes et répétées pour avoir l’effet escompté ».

Un dernier point ? « Les lampes à bronzer sont formellement déconseillées, sous peine de voir s’aggraver de façon considérable tous les signes de vieillissement et de voir apparaître un cancer de la peau. ».

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  Source : Interview du Dr Ségolène Fays-Michel (dermatologue), 21 mars 2011