Des virus grippaux dans la poste ? Ce n’était pas l’OMS

Une erreur humaine a permis l’envoi de souches virales du type H2N2 -à l’origine d’une pandémie grippale en 1957-1958- à des laboratoires de 18 pays. Face au risque éventuel de contamination, l’OMS a immédiatement demandé leur destruction.

Selon le Dr Guenaël Rodier, Directeur de la Division des maladies transmissibles au siège de l’OMS à Genève, la situation est sous contrôle. “Nous avons formellement contacté les ministères de la santé de chaque pays concerné pour les informer. Nous avons demandé aux laboratoires de détruire ces souches, et nous avons déjà reçu des confirmations par écrit.”

L’erreur ne s’est pas produite à l’OMS, mais dans les laboratoires dépendants du College of American Pathologists. “Cet établissement envoie régulièrement des souches (de virus grippaux) pour s’assurer que les laboratoires pharmaceutiques gardent la main sur la manipulation des virus. Le personnel a eu en quelque sorte, une perte de mémoire concernant le virus H2N2. Ils ont semble-t-il oublié qu’il avait provoqué la grippe asiatique de 1957-1958.” Une pandémie qui a fait 4 millions de morts dans le monde. “Ce virus a circulé dans les populations jusqu’en 1968, puis nous n’en avons plus entendu parler. Mais aujourd’hui toutes les conditions sont réunies pour qu’il n’y ait pas d’accident.”

“Il est tout à fait normal dans ces conditions, que l’OMS demande à ce que l’on détruise ces échantillons, parce qu’il y a un vrai danger“, souligne le Pr Bruno Lina, du Centre national de Référence de la Grippe à Lyon. Il est déjà arrivé que des virus disparus réapparaissent. “En 1977 quand un laboratoire travaillait sur le virus H1N1 qui avait été détruit par l’apparition d’un autre virus, des laborantins se sont contaminés. Ce qui a permis la remise en circulation du virus“. Aujourd’hui les procédures de sécurité semblent davantage respectées, même si l’erreur est toujours humaine.

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  Source : interviews Guenaël Rodier (OMS) - Bruno Lina (CNR-Lyon)