Déserts médicaux : du concret pour faire bouger les lignes ?

13 octobre 2017

En 4 axes, la ministre en charge de la Santé a présenté ce vendredi 13 octobre son plan de lutte contre les déserts médicaux. Car la problématique est bien réelle : certes, la France n’a jamais été autant dotée en soignants, mais l’offre en santé reste mal répartie sur le territoire. Les consultations chez le médecin deviennent ainsi de plus en plus difficiles d’accès pour un nombre croissant de patients.

Ce vendredi 13 octobre à Châlus (Haute-Vienne), la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, a présenté son plan de lutte contre les déserts médicaux. En 4 axes majeurs, cette feuille de route vient faire face à une situation complexe… et multifactorielle. En effet, le nombre de médecins (215 000 en 2015) n’a jamais été aussi élevé en France. Pour autant, les soignants sont mal répartis entre la capitale et la province d’une part. Des disparités sont aussi relevées entre les campagnes et les villes. Autre paramètre, la relève n’est pas facile à trouver pour beaucoup d’anciens qui partent à la retraite.

  • « Renforcer l’offre de soins dans les territoires », notamment en lançant dès 2018 les études pour délimiter les zones de tension. L’installation d’un médecin dans ces régions sera incitée par le versement de 50 000 euros sur 3 ans ;
  • « Mettre en œuvre la révolution numérique » : la démarche ? Enclencher dès 2018 les négociations entre l’Assurance-maladie et les médecins pour fixer la tarification de la télémédecine et de la télé-expertise (lecture de clichés radiographiques à distance par exemple). Mais aussi rendre accessible le numérique dans tous les EHPAD d’ici à 2020 pour « améliorer la qualité de suivi des résidents ». Serpent de mer au fil des mandats présidentiels, le dossier personnalisé devrait être généralisé pour 2018 ;
  • « Favoriser (…) une présence soignante pérenne et continue » en soutenant par exemple l’ouverture des maisons de santé pluri-professionnelles;
  • « Construire des projets et innover » : créer un cadre commun permettant aux professionnels de lancer leurs expérimentations, mettre en place des évaluations régulières des différentes initiatives. Enfin, 10 millions d’euros seront alloués aux Agences régionales de santé (ARS) l’année prochaine afin d’inciter à la réalisation de nouveaux projets.

Ces mesures concernent les territoires à faible densité médicale, repérés en évaluant « le nombre moyen de consultations auxquelles les habitants peuvent avoir accès à moins de 20 minutes de chez eux », souligne Agnès Buzyn. Des données permettant de confirmer qu’en-dessous du seuil « des 2,5 consultations par habitant et par an, 8,1% de la population fait face à une situation de faible accessibilité (environ 9 000 communes et 5,3 millions d’habitants) ».

Une offre sur-mesure ?

Et comme le rappelle la ministre en charge de la Santé, « chaque territoire est différent. En ville, en périphérie ou à la campagne, sur une île ou en montagne, la prise en charge des problèmes de santé peut varier ». Pour une mise en œuvre personnalisée, l’application de ce plan sera donc élaborée localement par les ARS.

  • Source : Ministère en charge des Solidarités et de la Santé, le 13 octobre 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils