Deux activités extra-scolaires, une limite « raisonnable »

01 septembre 2021

Natation, football, judo, piano, batterie, guitare… Après un an et demi d’activités extrascolaires au ralenti, la rentrée de votre enfant est aussi celle des choix. Pourquoi ces loisirs sont-ils importants ? Comment l’aider à se décider ? Quelles limites poser pour éviter la surcharge ? Eléments de réponse.

Ouverture, autonomie, confiance… Pédopsychiatre, cheffe de service au CHU de Rouen (Seine-Maritime) et cheffe de pôle au Centre hospitalier du Rouvray, le Pr Priscille Gérardin rappelle d’emblée les bénéfices apportés par ces activités sportives ou culturelles : « ouverture sur le monde et à l’autre, affirmation de soi et développement de la confiance en soi par la découverte de compétences que parfois l’on peut ignorer ». Elle poursuit : « l’enfant se rend compte de ses qualités et se valorise. C’est d’autant plus important pour son développement si la situation s’avère compliquée à l’école ou au collège ». Dans ce contexte, une activité extrascolaire apporte un « discours positif, avec des rendez-vous – match, concert, exposition… – qui contribuent à valoriser le travail effectué ».

Ne pas multiplier. La pédopsychiatre préconise logiquement de partir du souhait de l’enfant. « Il ne s’agit pas d’imposer ou d’ordonner telle ou telle activité, mais de construire quelque chose avec lui ». Il ne veut rien faire ? « Pourquoi ne pas lui demander d’essayer telle ou telle discipline ? ». En revanche, s’il souhaite multiplier les pratiques, l’enjeu sera de poser des limites : « il est raisonnable d’avoir une à deux activités extrascolaires : par exemple, une dans un registre sportif et une autre, sur le versant cultuel ». Et de préciser : « c’est un repère. Il ne faut pas non plus en faire une obligation ou une nécessité ! »

Parents demandeurs, parents anxieux… A l’inverse, le Pr Priscille Gérardin met en garde les pères et mères susceptibles d’inciter leur progéniture à multiplier les activités extrascolaires, sportives et culturelles. Les explications ? « Ils sollicitent beaucoup leur progéniture de peur de ne pas lui donner toutes les armes pour son avenir. Certains culpabilisent aussi, avec l’impression de ne pas en faire assez. D’autres ont peur que le petit s’ennuie ». D’où l’importance de trouver un juste milieu « en veillant aussi à conserver des moments où l’enfant ne fait rien, rêvasse. Il en a besoin ».

Eviter la surcharge. Car avec le temps, la multiplication d’activités extrascolaires peut peser sur ses épaules. Au-delà d’une fatigue physique, « certains jeunes, soucieux de tout bien faire, vont ressentir une forme de pression et une anxiété de performance », poursuit la médecin. L’apparition de troubles du sommeil constitue un signe d’alerte. Tout comme « si l‘enfant se prive de voir ses amis, de sortir, se divertir et donc diminue ou s‘interdit les temps de jeu ». Au moindre doute, n’hésitez pas enfin, à solliciter le ressenti des éducateurs et éducatrices des associations dans lesquelles il est inscrit.

  • Source : Interview du Pr Priscille Gérardin, 24 août 2021

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche

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