Développer l’hospitalisation à domicile ? Enfin… !

28 février 2002

Aujourd’hui, pratiquement 200 000 malades en France souffrent de n’avoir pas accès aux soins palliatifs. Le dernier en date des plans du ministère de la Santé vise à combler cette carence. En s’appuyant, notamment, sur la promotion de l’accompagnement à domicile…

Consacré aux soins palliatifs, il devrait enfin faire avancer un domaine qui stagne depuis de nombreuses années : l’hospitalisation à domicile. Il s’agit en fait du deuxième volet d’un plan gouvernemental démarré en… 1998. L’objectif est d’aider les malades en fin de vie à mourir chez eux, entourés de leurs proches. C’est le souhait de 70% des Français, mais dans les faits 75% meurent à hôpital…

Les soins palliatifs et l’accompagnement concernent des personnes de tous âges, atteintes d’une maladie grave, évolutive et mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale. Ces malades souffrent d’un cancer, d’une maladie neurologique dégénérative, du SIDA ou de toute autre pathologie liée à une insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale.

Doté de plus de 24 millions d’euros, ce Programme national de développement des soins palliatifs est articulé autour de la promotion des réseaux d’hospitalisation à domicile (HAD). Ils sont très peu développés en France. A tel point qu’un département français sur deux ne dispose d’aucune capacité dans ce domaine ! Seules 4 400 places d’HAD sont actuellement disponibles. Ce chiffre devrait doubler d’ici 2006…

« L’HAD existe depuis très longtemps en France » précise le Dr Pierre-Jean Cousteix, président de la Fédération nationale des Etablissements d’Hospitalisation à Domicile (FNEHAD). « Il est vrai que les structures ont été lentes à se développer (et que) nous sommes en retard par rapport à nos voisins européens ».

Le mal français
La raison de ce retard figure dans un texte de loi… bien français : pour créer une place de HAD, il convient de fermer deux lits en hôpital ! Comme le rappelle Pierre-Jean Cousteix, « un amendement qui permettrait de ne plus tenir compte de ce taux de change va bientôt être déposé. Le principal frein au développement de l’hospitalisation à domicile sera alors débloqué ».

Reste toutefois à développer le secteur des soins de suite et de réadaptation, dont fait partie l’HAD et qui permet de poursuivre la prise en charge dès la sortie d’hôpital. D’après Pierre-Jean Cousteix, « il devrait manquer au moins 200 000 places à l’horizon 2020 ! » La partie est donc loin d’être gagnée.

Face à la maladie et à la mort, l’Association François-Xavier Bagnoud propose l’accompagnement des malades en fin de vie mais aussi de leur entourage. Ce centre s’est fixé deux objectifs principaux : développer les soins palliatifs et contribuer à l’évolution des mentalités face à la mort. Pour des informations complémentaires ou si vous souhaitez recevoir une documentation, n’hésitez pas contacter son centre de documentation et d’information : 9, rue Yvart, 75 015 Paris. Par téléphone au 01 45 30 62 52. Un site internet est aussi à votre disposition :

  • Source : Pain 85 (2000) 169-182

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