DHEA : le gouvernement fait peser sa responsabilité sur les professionnels…

11 juin 2001

« Nous appelons les pharmaciens à la plus grande prudence quant aux préparations à base de DHEA ».
Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens maintient une attitude de stricte vigilance. La DHEA est dorénavant distribuée par une entreprise qui a pignon sur rue, et celle-ci garantit la qualité de la matière première. En revanche, l’hormone « anti-vieillissement » elle-même n’a toujours pas été évaluée sur le long terme. En France en tous cas !

Aux Etats-Unis où elle compte des centaines de milliers d’adeptes, la DHEA commence à faire déchanter. Différentes équipes ont confirmé son retentissement sur le métabolisme. Chez l’homme elle accroît la production d’une hormone qui peut multiplier par 6 à 7 le risque de cancer prostatique. Chez la femme elle peut doubler la production de testostérone. Avec le risque de troubles cutanés tels que de l’acné, des perturbations menstruelles et une chute incontrôlée des cheveux…

En France l’hormone de jouvence n’a toujours pas reçu d’autorisation de mise sur le marché. Pourtant, elle est maintenant disponible… Le Pr Jean-Paul Giroud est expert auprès de l’OMS et membre des commissions d’autorisation de mise sur le marché et de pharmacovigilance, au ministère de la Santé. Auteur du Guide de tous les médicaments paru aux Editions du Rocher, il rappelle que le médecin, et en dernier ressort le pharmacien, engagent là leur responsabilité personnelle. « Tant qu’il n’y a pas une autorisation de mise sur le marché, qu’on n’a pas plus d’informations sur l’activité de cette substance, qu’on ne sait pas si la synthèse et la purification sont parfaitement correctes, je crois qu’il faut être réservé. Et d’ailleurs le Conseil de l’Ordre déconseille aux médecins de faire une ordonnance de ce type. »

  • Source : Institut Pasteur de Lille, 31 mai 2001

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