Diabète de type 2 : la pioglitazone suspendue en France

09 juin 2011

Après la rosiglitazone, la pioglitazone ! La Commission d’AMM de l’Agence française de Sécurité des Produits de Santé (AFSSaPS) a décidé ce jeudi de suspendre la commercialisation des médicaments contenant de la pioglitazone (Actos® et Competact®). Il s’agit d’antidiabétiques oraux. Cette décision intervient suite à une étude réalisée par la Caisse nationale d’Assurance-maladie des Travailleurs salariés (CNAMTS).

La CNAMTS a en effet procédé à l’analyse d’une cohorte de 1,5 million de diabétiques suivis en France entre 2006 et 2009. « Elle conforte l’hypothèse de l’existence d’une association statistiquement significative entre l’exposition à la pioglitazone et l’incidence du cancer de la vessie ».

Pour l’AFSSaPS, « les données de pharmacovigilance disponibles à ce jour ainsi que les nouveaux résultats de l’étude présentée aux membres de la Commission d’AMM confirment que l’utilisation de la pioglitazone entraîne un risque faible de survenue de cancer de la vessie ». La Commission d’AMM a donc jugé que le rapport bénéfice/risque de ce produit était défavorable.

Plus de 200 000 patients concernés

L’AFSSaPS recommande aux patients traités actuellement par un médicament contenant de la pioglitazone « de ne pas arrêter leur traitement et de consulter leur médecin afin d’adapter leur traitement antidiabétique ». Par ailleurs, les médecins ne doivent plus prescrire cette classe médicamenteuse.

« La pioglitazone était indiquée en deuxième intention (après échec ou intolérance à la metformine, en association avec la metformine et/ou les sulfonylurées, ou en association avec l’insuline) dans le contrôle de la glycémie », précise l’Agence. Ce sont actuellement les seuls médicaments présents sur le marché national pour cette classe d’antidiabétiques. A ce jour, environ 203 000 patients sont traités par la pioglitazone.

Les glitazones sont des molécules hypoglycémiantes. Elles agissent en se liant à des récepteurs présents dans les cellules adipeuses des muscles et du foie. L’objectif est de les rendre plus sensibles à l’insuline. Rappelons que le 23 septembre 2010, la commercialisation d’une autre glitazone – la rosiglitazone Avandia®– avait également été suspendue, en raison d’une augmentation du risque cardiovasculaire.

Pour aller plus loin: télécharger l’étude de la CNAMT: <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/RapportEtudeCNAMTS-Pioglitazone-juin-20113(1).pdf” target=”_blank”>Risque de cancer de la vessie chez les personnes diabétiques traitées par pioglitazones en France.

  • Source : AFSSaPS, 9 juin 2011

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