Diabète de type 2 : la piste… intestinale !

02 octobre 2012

L’apparition et le développement d’un diabète de type 2 peuvent-ils résulter d’un déséquilibre du microbiote, autrement dit de la flore intestinale ? Des chercheurs français et chinois affirment aujourd’hui, avoir identifié chez des diabétiques, certaines espèces de bactéries intestinales bien particulières.

Lancé en 2008, le projet MetaHIT continue de livrer ses résultats. Comme nous l’expliquait en janvier 2011 le Pr Olivier Goulet, chef du service de gastroentérologie et de nutrition pédiatrique à l’Hôpital Necker-Enfants Malades de Paris, « nos recherches visent à établir la cartographie du microbiote, mais aussi à identifier ses liens éventuels avec certaines affections ». Il peut s’agir en l’occurrence de la maladie de Crohn, de l’obésité ou du diabète de type 2.

Associés à des équipes chinoises, des chercheurs de l’INRA, à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, ont analysé la flore microbienne hébergée dans l’intestin de patients souffrant d’un diabète de type 2. Ils ont procédé pour cela, au séquençage de l’ADN microbien extrait des selles de 345 sujets, diabétiques et non-diabétiques. Au terme de ce travail, ils ont pu « identifier et valider environ 60 000 gènes marqueurs, associés au diabète de type 2 ».

Une flore très différente chez les patients

Ils expliquent ainsi que les diabétiques « présentent un certain déséquilibre de leur microbiote intestinal, et des différences significatives affectant (un certain nombre de) fonctions microbiennes. Des bactéries universelles productrices de butyrate, (aux propriétés anti-inflammatoires) sont ainsi moins abondantes chez les diabétiques. Divers microbes pathogènes opportunistes en revanche, sont plus nombreux et certaines fonctions microbiennes telles que la réduction de sulfate et la protection contre le stress oxydatif sont amplifiées ».

Publiés dans la revue Nature, ces résultats « ouvrent de nouvelles perspectives de recherche sur les relations entre microbiote et pathologies humaines. Ainsi que pour des diagnostics précoces du diabète de type 2 », concluent les scientifiques.

  • Source : INRA, 26 septembre 2012

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