Diabète : pourquoi les enfants nés de mère obèse sont-ils à risque ?
25 mai 2016
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De nombreuses données épidémiologiques indiquent que les enfants nés de mères en surpoids ou obèses ont plus de risque d’être atteints de diabète de type 2. Pourtant le mécanisme incriminé restait jusqu’ici mal connu. « Jusqu’ici » car des chercheurs de l’INSERM suggèrent qu’une hormone sécrétée par les cellules adipeuses de la mère, la leptine, pourrait être impliquée dans ce phénomène.
Le contrôle de la glycémie, défaillant en cas de diabète, est notamment placé sous un double contrôle : celui du système nerveux autonome qui innerve les îlots bêta du pancréas chargés de produire l’insuline, et celui de la leptine sécrétée par les cellules adipeuses.
L’équipe de Vincent Prévot (unité 1172 INSERM/Université de Lille) et celle de Richard Simerly (Hôpital pour enfants de Los Angeles) viennent de démontrer – chez la souris – qu’il existe une interaction entre ces deux systèmes. Le développement prénatal de l’innervation du pancréas est influencé par la leptine. Ainsi, lorsque le fœtus est exposé à des niveaux élevés de leptine pendant la période où se développent les fibres nerveuses concernées (fibres parasympathiques), la qualité du réseau nerveux formé est moins bonne et le contrôle de la glycémie est perturbé.
Le taux circulant de leptine étant d’autant plus élevé que la masse grasse est importante, cette découverte pourrait expliquer le sur-risque de diabète des enfants nés de mères en surpoids ou obèses. Si de telles données sont retrouvées chez l’humain, « les femmes pourraient être sensibilisées à ce facteur de risque, comme elles le sont aujourd’hui pour le tabac et l’alcool », concluent les auteurs. « Des recommandations pourraient inciter celles souffrant d’obésité, ou en fort surpoids, à perdre du poids avant d’entreprendre une grossesse, pour favoriser la qualité du métabolisme chez leurs futurs enfants ».