Diabète : le sommeil s’en mêle

01 février 2012

Pour quelles raisons les troubles du sommeil augmentent-ils le risque de diabète ? Une équipe franco-britannique a montré que certaines mutations du gène du récepteur de la mélatonine – l’hormone qui induit le sommeil – étaient en cause. Elles multiplieraient par 7 en effet, le risque de développer un diabète de type 2.

Plusieurs travaux ont démontré que les troubles du sommeil devaient être considérés comme des facteurs de risque importants de diabète. C’est ainsi que les travailleurs soumis au régime des « trois huit » seraient davantage exposés que la population générale à cette maladie. Mais jusqu’à présent, aucun mécanisme reliant le rythme biologique et le diabète n’avait été décrit.

Une équipe franco-britannique (CNRS/Université Lille2/Institut Pasteur de Lille/ Fédération de recherche (EGID), s’est donc intéressée au récepteur de la mélatonine. Produite par la glande pinéale (ou épiphyse) lorsque l’intensité lumineuse diminue, cette hormone est en quelque sorte une « gardienne » de notre horloge biologique.

Au total, 7 600 sujets diabétiques ou présentant une glycémie normale, ont participé à ce travail. Les chercheurs ont séquencé le gène MT2, qui code pour le récepteur de la mélatonine, Parmi les 40 mutations observées, 14 rendaient ce récepteur « non fonctionnel ». « Chez les porteurs de ces mutations, le risque de développer un diabète est près de 7 fois plus élevé », expliquent les scientifiques. Ces résultats sont les premiers à démonter l’implication directe d’un mécanisme de contrôle des rythmes biologiques dans le diabète de type 2. « Cela pourrait déboucher sur de nouveaux traitements du diabète, à visée préventive ou curative », concluent-ils.

  • Source : CNRS/Université Lille2/Institut Pasteur de Lille/ Fédération de recherche EGID, 27 janvier 2012

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