Diabétiques aux pieds d’argile…
22 avril 2009
Chaque année en France, 8 000 diabétiques (dont 1 500 âgés de moins de 60 ans) subissent une amputation d’un membre inférieur. Un chiffre d’autant moins acceptable que ces interventions sont en grande partie évitables ! A condition pour les diabétiques, d’être vraiment attentifs à l’état de leurs pieds.
Gare aux petites lésions. D’une manière générale, le diabète provoque des atteintes des artères, des vaisseaux sanguins et des nerfs. Celles-ci vont particulièrement fragiliser les pieds (tout comme d’ailleurs les yeux et les reins, très richement vascularisés) au point d’aggraver des plaies pré-existantes, d’entraîner des douleurs et ce qui est plus grave, une perte de sensibilité…
Dans un grand nombre de cas en effet, cette insensibilité va même empêcher la perception des lésions, petites ou grandes. Ainsi un certain nombre de diabétiques ne sentent-ils pas, sous leurs pieds, la présence d’un cor, d’un durillon, d’une fissure, d’une coupure, d’une crevasse ou d’une mycose.
Ces blessures à la cicatrisation difficile, vont s’amplifier voire s’infecter. Dans les cas extrêmes, elles peuvent conduire à une amputation. Chaque année en France, 9 500 actes d’amputation des membres inférieurs sont pratiqués chez 8 000 diabétiques. D’après l’Association Française des Diabétiques (AFD), « un diabétique sur dix courrait un risque d’amputation »…
Indispensable prévention. Très souvent toutefois, ces complications du diabète pourraient être évitées. Si vous êtes concerné, Soyez vigilant. Attachez-vous à enrayer au plus tôt, la moindre lésion ou la plus petite infection. Pour cela :
- Lavez-vous chaque jour les pieds et les orteils et surtout, séchez-les soigneusement pour éviter les mycoses ;
- Examinez quotidiennement la plante de vos pieds, les interstices entre les orteils ainsi que les ongles à la recherche d’une coupure, d’une égratignure. Si nécessaire, aidez-vous d’un miroir ou demandez l’aide d’un proche ;
- Evitez de vous couper les ongles trop court ;
- Optez pour des chaussures adaptées et confortables ;
- Préférez des chaussettes en fibres naturelles, sans coutures intérieures. Et changez-les chaque jour ;
- Ne portez pas de chaussures sans chaussettes ;
- Ne marchez jamais pieds nus ;
- N’utilisez pas de bouillotte. Elle pourrait assécher la peau des pieds, et entraîner des coupures ;
- Au moins une fois par an, montrez vos pieds à votre généraliste ou à un podologue,. Ces consultations sont désormais inscrites dans vos droits, et mieux prises en charge par l’Assurance-maladie.
En cas de plaie. Montrez-la sans attendre à votre médecin. Comme le soulignent les responsables de l’AFD, « en cas de pied infecté, il faut retrouver un diabète équilibré, arrêter de fumer (car le tabac a des effets sur la circulation sanguine), éviter les autres facteurs de risque » comme l’alcool, les aliments sucrés et gras. Sachez enfin que des dispositifs médicaux existent aujourd’hui pour accélérer la cicatrisation, en cas d’ulcère chronique sur un pied diabétique.
Vous êtes concerné ? N’oubliez pas que l’AFD met des fiches pratiques à votre disposition. Elles sont téléchargeables ici : Les devoirs du diabétique : ce que vous devez connaître ou Les droits du diabétique : ce que comporte votre suivi médical.
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Source : De notre envoyé spécial au 35ème Congrès de l’Association de Langue française pour l’Etude du Diabète et des Maladies métaboliques (ALFEDIAM), 17-20 mars 2009, Strasbourg – Association Française des Diabétiques - BEH, n°10/2006