Diabétiques : il faut du coeur à l’ouvrage…

29 novembre 2004

Près de 2 millions de Français souffrent d’un diabète de type 2. Et 500 000 à 800 000 autres, diabétiques, ignorent leur état. Cette situation mobilise les professionnels autour d’un concours. Car ces malades sont exposés à de graves complications…

Des complications cardiovasculaires notamment, mais pas seulement. C’est vrai : le diabète de type 2 entraîne un vieillissement prématuré des artères. Les malades voient donc littéralement exploser leur risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’artérite des membres inférieurs et de cécité !

Le diabète de type 2 est une maladie silencieuse” nous explique le Dr Helen Mosnier-Pudar, de l’hôpital Cochin à Paris. “Lorsque le diagnostic est établi, il est parfois très difficile de faire comprendre au patient qu’il souffre d’une maladie chronique, qu’il va devoir se prendre en charge, modifier certains aspects de son mode de vie… alors qu’il ne souffre pas. Et que pour l’heure il ne se plaint de rien. Pas de douleur, pas d’invalidité, pas de troubles gênants… Bien souvent, l’observance n’est donc pas respectée. Et il n’est pas rare de voir des malades prendre conscience de leur état à l’occasion d’une complication“.

L’éducation du malade : la clé de la prise en charge…
Pourtant, le respect de quelques règles hygiéno-diététiques simples dans un premier temps, puis l’observance du traitement dans un second, permettraient de faire chuter le risque de complications. Mais pour cela, il faut bien sûr l’adhésion totale du patient. Voilà pourquoi les médecins ne cessent d’insister sur l’éducation du malade. Car c’est l’une des principales clés de la réussite dans la prise en charge du diabétique.

L’information et l’éducation du malade par les soignants sont très importantes” poursuit Helen Mosnier-Pudar. “Nous essayons de responsabiliser les patients. Cela passe par des conseils : manger équilibré, perdre du poids ou ne pas en prendre lorsque l’on n’est pas en surcharge, et faire de l’exercice régulièrement. Trente minutes chaque jour, c’est très bien. Puis entre deux rendez-vous, nous leur fixons des objectifs pour leur glycémie, pour leur taux de cholestérol… Il est très important qu’ils connaissent ces paramètres“.

Et les médecins ne manquent pas d’imagination pour “booster” la prise en charge du diabète en France. C’est en effet l’objectif du Prix Prenez votre diabète à coeur créé notamment par une association de professionnels : le DELF (Diabète Education Langue Française). Il est ouvert à tous les services de cardiologie et de diabétologie français, publics ou privés. “Il vise à favoriser la créativité dans la prise en charge cardio-vasculaire des diabétiques de type 2” nous explique Helen Mosnier-Pudar qui a recueilli les dossiers. Les jeux sont ouverts.

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