Divorce : comment gérer les premières vacances sans les enfants
16 août 2023
La séparation est actée, les papiers du divorce signés… Cet été est le premier où vous partagez la garde des enfants. Ces premières vacances loin d’eux sont souvent très difficiles à vivre. Et c’est bien normal. La solution ? Bien s’entourer.
La séparation d’un couple apporte généralement son lot de tristesse et de culpabilité, même pour celui qui en est à l’origine. En particulier lorsque des enfants sont nés de cet union. Et les premières vacances juste après le divorce sont souvent un moment très difficile à vivre pour chacun des deux parents, surtout au moment où c’est l’autre qui a la garde. Plusieurs émotions se mêlent, parmi lesquelles la tristesse de ne pas être avec ses enfants, un sentiment d’échec et une culpabilité. Mais aussi plus simplement, « la solitude peut être difficile à gérer », explique Vincent Joly, psychologue à Paris. Et ces émotions négatives sont d’autant plus fortes et présentes quand les enfants sont encore en bas âge.
Déni et oubli de soi
Si en plus, cette période sans les enfants correspond à un congé pour le parent, l’absence de travail peut exacerber ce mal-être. D’autant qu’une pression sociale est exercée pour que les vacances soient synonymes de plaisir et de bonheur. Ce qui est naturellement incompatible avec cette épreuve.
Sans compter que les parents concernés n’ont souvent rien prévu pour eux durant cette période sans enfants. Parfois pour des raisons financières, ils préfèrent économiser pour organiser un séjour quand ils auront leurs enfants. Mais aussi souvent car ils n’ont pas anticipé. « Ils sont souvent dans le déni. Ils pensent sincèrement qu’ils traverseront cette phase sans encombre, et estiment que la seule chose importante est le bien-être des enfants ». Ils ont du mal à s’autoriser à prendre du temps pour eux. Or leur bien-être doit être pris en compte. Pour eux-mêmes bien sûr, mais aussi car leur mal-être risque d’être ressenti par leurs enfants. Une dépression réactionnelle peut alors survenir. « Et la plupart des parents ne le voient pas venir », note Vincent Joly.
Que faire pour atténuer la douleur ?
Si c’est possible, il est préférable d’anticiper. Prévoyez une occupation, idéalement bien entouré de personnes soutenantes, dans un cadre différent de votre quotidien. Il est important de prendre soin de vous-mêmes. « Même s’il est normal d’avoir du mal à solliciter l’aide de l’entourage car dans ces périodes on est blessé narcissiquement », analyse Vincent Joly. L’absence des enfants est d’autant plus difficile à vivre que l’on se trouve dans un lieu familier, que l’on partage généralement avec eux. Si les moyens le permettent, bougez, même pas loin, chez des amis par exemple.
Autre conseil, essayez d’organiser la garde par petites périodes. Une semaine sur deux ou 15 jours – 15 jours. Evitez, surtout pour les tout-petits, le partage 1 mois – 1 mois.
Si vous n’avez pas anticipé et traversez vous-mêmes déjà une telle période, vous avez sans doute l’impression d’être dans un long tunnel. Sollicitez votre entourage, vos amis, votre famille, mais « uniquement les personnes qui vous soutiennent et ne risquent pas de vous enfoncer davantage dans une forme de culpabilité », recommande le psychologue.
N’hésitez pas à appeler les numéros d’écoute ou à consulter un psychologue en urgence. Vous en trouverez toujours des disponibles via les plateformes de consultation. Une seule peut déjà vous faire beaucoup de bien. « Le simple fait d’en parler pose les choses, aide à repenser la situation, à prendre du recul et à obtenir des ressources en attendant de retrouver ses enfants ».
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Source : Interview de Vincent Joly, psychologue à Paris
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet