Donner son sang, à quoi ça sert ?
14 juin 2022
Régulièrement, des campagnes incitent les Français à donner leur sang. Si aujourd’hui nous avons tous en tête l’image du prélèvement, savons-nous réellement comment va être utiliser notre don ? Faisons le point à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang ce 14 juin.
Chaque année, 1 million de personnes sont soignées grâce aux dons de sang. Et chaque jour, 10 000 dons de sang sont nécessaires pour répondre aux besoins. Alors quels sont ces besoins ?
L’utilisation des produits du sang peuvent être répartis en 3 catégories :
Répondre aux besoins d’urgence
Accident, accouchement, opération chirurgicale… Les produits sanguins sont utilisés quotidiennement pour stopper les hémorragies. Lesquelles sont la cause de nombreux décès et la principale source des besoins en sang des hôpitaux et urgentistes.
« En fonction du degré de l’hémorragie, les patients peuvent recevoir un ou plusieurs types de produits sanguins : globules rouges, plaquettes, plasma », explique l’Etablissement français du Sang. « En cas d’hémorragie il faut procéder à une transfusion de globules rouges. Ils assurent le réapprovisionnement en oxygène des différents organes. Quand une personne perd beaucoup de sang lors d’une intervention, elle reçoit aussi des plaquettes qui contribuent à arrêter le saignement et facilitent la coagulation. Dans certains cas d’hémorragie importante ou de grands brûlés, du plasma peut être transfusé. Pourquoi du plasma ? Parce qu’il permet de transporter les cellules sanguines et les nutriments tout en défendant l’organisme contre les infections. »
Traiter les maladies chroniques
Donner son sang permet aussi de soigner de nombreuses maladies dont certains cancers. Un exemple : la leucémie, un cancer de la moelle osseuse qui limite la production de globules rouges dans le sang. Le traitement est alors chronique et nécessite un suivi et des transfusions régulières.
Mais le don permet aussi de pallier certains effets des traitements anticancéreux. Ainsi, les chimiothérapies peuvent « non seulement entraîner la destruction des cellules cancéreuses chez les patients mais également celle des cellules de leur moelle osseuse, qui sont à l’origine des cellules sanguines », continue l’EFS. « Durant cette période dite d’aplasie, l’organisme ne peut plus renouveler ses globules rouges. Il devient nécessaire de transfuser d’importantes quantités de plaquettes et de globules rouges pour contrer les effets des traitements et améliorer la santé du patient. »
Quant aux patients atteints de certaines maladies génétiques (hémophilie, drépanocytose ou thalassémie), ils reçoivent des transfusions sanguines tout au long de leur vie.
Fabriquer des médicaments
Peut-être ne le savez-vous pas, les dons du sang permettent également de traiter des patients par la réalisation de médicaments produits à partir des protéines extraites du plasma. Les personnes en réanimation et les grands brûlés sont soignés grâce à l’albumine ; celles atteintes de déficits immunitaires et de certaines maladies auto-immunes le sont grâce aux immunoglobulines ; et les hémophiles grâce aux facteurs de coagulation.
Enfin, si en plus vous êtes vacciné contre l’hépatite B ou le tétanos, vous avez développé des anticorps protecteurs contre ces maladies. Votre don de plasma permettra de fabriquer les médicaments utilisés pour le traitement préventif des personnes exposées au tétanos ou à l’hépatite B (les nouveau-nés dont la mère est porteuse du virus, les patients hémodialysés, ceux greffés du foie…).