Donnerons-nous un jour nos cellules souches ?
13 juin 2012
Les cellules souches possèdent deux qualités très particulières, déjà bien connues… même du public : leur potentiel de multiplication est quasiment infini, et elles présentent la capacité de se « transformer » en n’importe quelle cellule de l’organisme. A condition d’être placées dans les conditions ad hoc. Une équipe de l’Institut Pasteur à Paris, vient de leur découvrir une troisième faculté, et pas des moindres. Après la mort chez l’homme comme chez l’animal, elles demeurent plusieurs jours dans un état dormant, puis se « réveillent » pour retrouver leur activité. Et si l’environnement leur est favorable, toutes leurs propriétés ! De quoi ouvrir bien des perspectives…
Ce travail a été mené par les équipes des Prs Fabrice Chrétien et Shahragim Tajbakhsh, à Paris donc. Comme ils expliquent, « les cellules souches du muscle survivent 17 jours post-mortem dans un état de dormance, chez l’homme. Une fois remises en culture, elles conservent leur capacité à se différencier en cellules musculaires parfaitement fonctionnelles ».
Des perspectives passionnantes pour certaines greffes
Aux yeux des auteurs, cette découverte « permet d’envisager de nouveaux moyens de conservation des cellules souches à usage thérapeutique, pour un certain nombre de pathologies. La leucémie par exemple, qui nécessite une greffe de moelle osseuse ».
Ils expliquent qu’en « prélevant après leur mort des cellules souches de moelle osseuse sur des donneurs consentants, les médecins pourraient pallier la pénurie de tissus et de cellules ». Cependant, cette piste thérapeutique nécessite encore « bien des validations, avant d’être réellement mise en application ».
Les auteurs font directement référence ici, à la question du don. Pourra-t-on un jour donner ses cellules souches comme l’on donne ses organes ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question. Rappelons au passage qu’à l’heure actuelle, le fait d’être porteur d’une carte de donneur ne dispense pas les équipes médicales d’un entretien avec la famille du défunt, comme l’explique l’Agence de la Biomédecine sur son site internet. Ce sont donc les proches qui ont le dernier mot. Et ils peuvent refuser un don, même s’il avait été souhaité par le défunt.
Pour aller plus loin, lire l’article intitulé : Comment devenir donneur d’organes ?
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Source : Institut Pasteur, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, AP-HP, CNRS – le 12 juin 2012