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Au coeur de la vie, la respiration

Chaque jour, nous inspirons et expirons en moyenne 25 920 fois. Soit 12 000 litres d’air qui transitent dans notre organisme ! Comment fonctionne notre système respiratoire ? Comment le préserver ? Quels sont les signes d’une mauvaise respiration ? Voyage dans l’univers magique de la respiration. Le système respiratoire est très sophistiqué. Il comporte une pompe mécanique, une membrane pour assurer les échanges gazeux, le tout étant commandé au niveau du cerveau. C’est lui qui gère notre respiration et l’adapte pour que tout fonctionne en harmonie. Comme son nom l’indique, le système broncho-pulmonaire est composé des bronches et des poumons. Deux de chaque. Les bronches apportent l’air aux poumons, depuis la bouche et le nez. Ces poumons sont chargés d’une double fonction. D’une part ils oxygènent le sang par un apport continu d’oxygène. D’autre part, ils éliminent le gaz carbonique produit par l’activité de notre organisme. C’est en quelque sorte, le gaz d’échappement de notre moteur. A l’intérieur de la cage thoracique, les poumons sont comme assis sur le diaphragme. Le gauche est plus petit que son compère droit. Tout simplement parce qu’à côté des deux lobes du poumon gauche, le coeur occupe la place prise à droite par un troisième lobe. Les poumons sont tout petit -pas plus de 30 centimètres de haut en bas chez l’adulte- mais très efficaces. Leur secret ? Une surface d’échange de près de 100 m2 entre l’air et le sang à oxygéner, grâce à deux kilomètres et demi de vaisseaux sanguins! Et une fois dans le sang, place aux globules rouges ! Ils sont très forts ces globules rouges. Chacun transporte 1 milliard de molécules d’oxygène. Ils reçoivent l’oxygène par le sang, et libèrent le gaz carbonique (le CO2) qu’ils fabriquent en permanence. Celui-ci, une fois libéré, est récupéré par les globules rouges. Direction les poumons. Une simple expiration et le CO2 est expulsé. Tout peut alors recommencer pour 26 000 autres cycles d’inspiration-expiration, jusqu’au prochain jour. Cet échange gazeux entre les cellules de notre organisme et le monde extérieur nous permet de vivre. L’apport d’oxygène doit être constant et ininterrompu. Quelques minutes d’arrêt suffisent pour provoquer des dommages internes irréversibles sur notre cerveau. Un manque d’oxygénation –même durant quelques dizaines de secondes- peut lui être fatal. Notre système respiratoire n’aime pas le tabac… Notre système respiratoire est une mécanique parfaitement huilée mais fragile. Son bon fonctionnement dépend directement de l’air qui nous entoure... et qui laisse souvent à désirer. Un signe permet de savoir dans quel état se trouve notre respiration : c’est l’essoufflement. Nos poumons ont besoin d’air propre, à une température et un degré d’humidité adaptés. Pour cela, notre appareil respiratoire peut compter sur un «système d’épuration» très élaboré. Avec deux armes majeures: la première c’est le tapis roulant mucociliaire. Une sorte de filtre autonettoyant, composé de cellules qui tapissent l’ensemble des voies respiratoires. Il nous débarrasse des poussières et autres débris en les enveloppant avec du mucus, pour ensuite les éjecter hors du circuit respiratoire en remontant un escalier, les cils vibratiles. L’expulsion se fait par la toux, l’éternuement, le mouchage mais également par voie digestive. L’autre outil de nettoyage, c’est l’épuration immunitaire. Elle permet de lutter contre les microbes et les virus. Plus complexe, elle fait intervenir des anticorps et des cellules spécialisées pour stopper l’infection. Notre appareil respiratoire est constamment attaqué par des «agresseurs» venus de l’extérieur. Le tabac bien sûr, constitue son ennemi numéro un. Sa fumée est la principale cause du cancer du poumon mais pas seulement. « Tirer » sur une cigarette bloque les mécanismes de défense de notre appareil respiratoire. Les cils vibratiles ne peuvent alors plus faire leur travail. La fumée d’une seule cigarette les immobilise pendant 4 heures ! Résultat, mucus et bactéries s’accumulent dans les voies respiratoires favorisant l’apparition d’infections pulmonaires. Des constats confirmés par le Pr Bruno Housset, le président de la Société de pneumologie de langue française. « Le tabac a beaucoup d’effets nocifs » nous explique-t-il. «Il peut entraîner de nombreuses complications, cardiovasculaires notamment. Et peut aussi, bien sûr, provoquer des pathologies respiratoires. Le cancer du poumon est extrêmement fréquent. Et cela peut avoir des conséquences sur la fonction respiratoire en abîmant les bronches, et donc aboutir à la BPCO.» … mais apprécie le sport En revanche, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Même si un ancien fumeur ne récupère jamais l’intégralité de ses capacités respiratoires. «Lorsqu’un certain nombre d’éléments du poumon sont détruits, on ne peut pas les récupérer. En revanche, la dégradation de la fonction respiratoire va rejoindre celle des non-fumeurs. Donc prolonger la survie si on arrête de fumer», poursuit le Pr Housset. Mis à part le tabac, notre appareil broncho-pulmonaire doit se défendre contre toute sorte de pollutions. Au travail notamment avec pour conséquences, des irritations des bronches et des allergies respiratoires pouvant évoluer vers une BPCO ou un asthme. Une maladie qui tue chaque année dans le monde, 180 000 personnes... Méfiez-vous aussi de votre lieu de résidence... Un air trop humide ou trop sec peut avoir des répercutions sur votre respiration. Il en va de même pour les produits ménagers et les aérosols qui dégagent des substances nocives. Pour respirer convenablement, plusieurs conseils sont donc à retenir. Bien sûr, il ne faut pas fumer. Mais il faut aussi limiter l’empoussiérage. Si vous êtes allergique, évitez au maximum les allergènes qui irriteraient vos bronches. Et surtout, faites régulièrement du sport. L’activité physique permet d’entretenir la pompe respiratoire. Pour que cette dernière fonctionne convenablement, une musculature adéquate est indispensable. Alors respectez votre appareil respiratoire en prenant bien soin de lui. Il vous le rendra bien !