L’eau tue aussi en Europe

22 mars 2007
Chaque jour dans les 52 pays qui composent la région Europe de l’OMS, 37 enfants meurent de diarrhées. Parce qu’ils n’ont pas d’eau potable. A l'occasion de la Journée mondiale de l’Eau, le 22 mars, voilà un chiffre qui fait toujours froid dans le dos. Contrairement aux idées reçues, les pays en développement d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud sont loin d’être seuls confrontés à ce problème. Bien qu’aujourd’hui, la plupart des Européens jugent naturel de disposer d’eau potable, ils sont encore trop nombreux à ne pas en bénéficier. Au total, 140 millions de personnes – soit 16% de la population européenne- vivent dans un logement sans raccordement à l’eau de boisson. La situation est particulièrement critique dans 17 pays d’Europe de l’Est ou de l’ex Union soviétique : Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, ex-République yougoslave de Macédoine, Géorgie, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pologne, Roumanie, Serbie, Monténégro, Slovaquie, Tadjikistan, Turkménistan et Turquie enfin. Sur les 13 500 petits Européens qui meurent chaque année d’une maladie liée à l’eau, 11 000 vivent dans ces pays. Des pays où 4 ruraux sur 10 n’ont pas accès à un assainissement amélioré. En 2006, l’OMS a dénombré sur le Vieux Continent pas moins de 170 000 cas de maladies d’origine hydrique : diarrhées, hépatite A, fièvre typhoïde notamment… Une situation inacceptable à laquelle les représentants des pays européens se sont attaqués. Réunis en janvier dernier à Genève, ils ont lancé le Protocole sur l’Eau et la Santé. Deux ans après la Décennie de l’eau qui doit couvrir la période 2005-2015, ce texte est le premier traité visant à réduire le nombre de décès et de maladies liées à l’eau. En France, 200 litres d’eau par personne et par jour ! Dans le même temps, en France, chaque habitant consomme de 150 à 200 litres d’eau par jour ! A raison de 93% pour l’hygiène corporelle, les sanitaires et l’entretien de l’habitat. Particulièrement saine, notre eau du robinet fait l’objet de contrôles constants. N’en déplaise à certains industriels qui ont récemment lancé une campagne au slogan provocant : qui prétend que l’eau du robinet a bon goût ne doit pas en boire souvent. Essentiellement polémique, cette campagne a surtout permis de rappeler… la qualité de notre eau potable. Elle est soumise à une réglementation stricte quant à la présence de chlore, de calcaire, de plomb, de nitrates et autres pesticides. Garantie absolue, vous pouvez vous informer directement sur la qualité des eaux de votre ville auprès de la mairie ou du service des eaux. D’une manière générale, tant que votre municipalité ne vous a pas informé d’un risque potentiel, vous pouvez boire l’eau du robinet en toute sécurité. Elle est en plus, particulièrement économique. Entre 100 et 200 fois moins cher que l’eau embouteillée. Si vous tenez vraiment à consommer de l’eau en bouteilles, apprenez à vous y retrouver dans les propositions du marché. Une eau de source est obligatoirement d’origine souterraine. Elle est microbiologiquement saine, exempte de bactéries et autres germes, et sa nappe comme son captage doivent être protégés contre les risques de pollution (par les nitrates, les pesticides et autres métaux lourds). Elle doit enfin être propre à la consommation sans subir de traitements qui modifieraient sa composition. Une eau minérale pour sa part, doit aussi provenir d’un captage souterrain et être exempte de toute pollution. Elle mérite sa dénomination par certaines caractéristiques supposées la rendre favorable à la santé humaine. Une garantie apportée par le ministère de la Santé, sur avis de l’Académie nationale de Médecine. Chaque eau minérale se caractérise ainsi par une teneur particulière en sels minéraux et en oligo-éléments et par certains effets particuliers, ainsi que par sa pureté originelle. Pour en savoir davantage sur l’eau en France, visitez le site des Agences de l’Eau à l’adresse www.agencesdeleau.fr 1 litre, 10 litres… Rappelons enfin qu’à l’échelle de la planète, plus d’un milliard de personnes consomment tous les jours, une eau insalubre. D’ici 2015, l’objectif des Nations-Unies est de diviser ce chiffre par deux. Pour l’atteindre, des programmes d’aide au développement sont en place partout dans le monde. Notamment au Niger via partenariat Nord-Sud réussi entre un industriel et l’UNICEF. En 2006, la source Volvic s’est engagé auprès de l’UNICEF pour améliorer l’accès à l’eau potable dans la région de Maradi au Sud du pays. C’est l’opération 1 litre – 10 litres : 1 litre vendu dans un supermarché français permettant de puiser 10 litres d’eau potable dans le Sahel, au Niger. Comme nous le précise Grégory Pouchkine, qui représente Volvic France, lors d’une visite sur le terrain, « cela nous a permis d’équiper 6 villages avec des adductions en eau potable. Soit un accès à une eau salubre pour 16 000 personnes pendant 15 ans. Mais le programme consiste aussi à mettre en place une organisation au sein des villages en coopération avec les autorités locales. Et faire en sorte que les activités économiques se développent autour ». Depuis le 15 février, l’opération -dont la marraine est Véronique Jannot- a repris dans les supermarchés français. Elle se poursuivra jusqu’au 15 juin. Ses organisateurs espèrent 500 000 euros pour équiper l’an prochain, deux communes de la région voisine du Zinder. Soit de l’eau potable pour 45 000 personnes de plus. Dans un pays où un petit sur cinq n’atteint pas l’âge de 5 ans, ce type d’opération a naturellement un impact majeur sur la santé des enfants. A Guidan Gazobi par exemple, qui bénéficie d’eau potable depuis 14 ans, les maladies diarrhéiques ont pratiquement disparu. Au delà de l’aspect sanitaire, l’arrivée de l’eau libère aussi du temps dans la vie des femmes et des jeunes filles, chargées par tradition de cette corvée. Dans certains villages, elles passent entre 5 et 6 heures chaque jour sur les chemins, une jarre de 20 kg sur la tête et bien souvent un enfant sur le dos. Demain, grâce à ces actions, tout ce temps leur sera disponible à nouveau. Pour s’occuper des enfants ou d’elles mêmes. Et pour les plus jeunes, pour aller à l’école. VOUS SOUHAITEZ EN SAVOIR DAVANTAGE SUR CETTE OPERATION? 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