La santé, c’est aussi une affaire personnelle
20 mars 2008
Chaque année à travers le monde, des millions de personnes succombent à ce que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) nomme les « morts évitables ». En tête de liste, les maladies infectieuses et la
malnutrition, cocktail explosif qui prend la forme d’une véritable hécatombe dans les pays en développement. Particulièrement chez les nourrissons et les enfants.
Les
complications durant la grossesse, les maladies cardiovasculaires, le
diabète, certains cancers et la
contrefaçon de médicaments constituent tout autant des « armes mortelles ». Sans oublier le tabac qui à lui seul, serait à l’origine d’environ la moitié des morts évitables !
Si le rôle des autorités sanitaires est incontournable dans ce combat, la prise en main individuelle est tout aussi essentielle. En effet, chacun peut et doit se pencher sur sa santé. Tour d’horizon.
Au niveau des Etats, d’abord. D’après l’OMS, l’association maladies transmissibles/malnutrition constitue aujourd’hui chez les nourrissons et les enfants le problème de santé publique « le plus répandu » dans les pays en développement. L’Organisation estime ainsi à 13 millions le nombre des décès qui leur sont directement imputables. Treize millions de morts évitables simplement par un meilleur accès aux médicaments essentiels et à des produits alimentaires sûrs (en quantité et en qualité suffisante), à l’assainissement et à l’hygiène. Le rôle des pouvoirs publics de chaque Etat est à ce niveau, central. C’est évident.
Quelques mesures de prévention primaire permettraient en effet de lutter efficacement contre ces fléaux : comme la mise en œuvre d’un approvisionnement continu en eau potable, l’évaluation régulière de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables et l’assurance de la sécurité alimentaire. Car la relation entre la malnutrition et la maladie est « synergique ».
La malnutrition affaiblit les défenses immunitaires, ce qui accroît la sensibilité aux infections. Et donc, la sévérité des maladies. De même, les infections peuvent précipiter la malnutrition, en provoquant une perte d’appétit, ou en augmentant les besoins métaboliques. Un véritable cercle vicieux.
Un autre vecteur de « morts évitables » est constitué par les complications de la grossesse. Chaque année dans le monde, un demi-million de femmes en meurent ! Et un décès sur quatre est causé par une hémorragie… Comme le souligne l’OMS, «
une grande partie de ces décès pourrait être évitée si toutes les femmes étaient assistées lors de la grossesse et de l’accouchement par un agent de santé qualifié. Et si elles avaient accès à des soins médicaux d’urgence ».
Rougeole : une stratégie de vaccination mais… 242 000 morts par an !
La vaccination constitue également une intervention sanitaire clé dans la prévention des « morts évitables ». L’exemple de la rougeole à cet égard, est significatif. Chaque année dans le monde, la maladie tue 242 000 enfants alors qu’une stratégie globale de vaccination pourrait éviter tous ces décès…
A l’instar par exemple, de celle mise en place dans 7 pays d’Afrique australe : l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, le Swaziland et le Zimbabwe. Depuis l’an 2000, ces pays ont ramené le nombre de décès dus à la rougeole à des niveaux négligeables, simplement en appliquant la stratégie vaccinale préconisée par l’OMS et l’UNICEF.
Mais les « morts évitables » ne se combattent pas uniquement à coup de vaccins. L’hygiène de vie est un moyen particulièrement efficace pour faire reculer la mortalité. Et cela, c’est l’affaire de chacun d’entre-nous.
Dans hygiène de vie il y a « hygiène ». Et près de 2 millions d’enfants meurent chaque année de diarrhées. Or d’après des chercheurs américains des CDC d’Atlanta, le simple fait de se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon réduirait ce chiffre de moitié.
L’hygiène de vie, c’est aussi une bonne alimentation. Car c’est une garantie pour prévenir un grand nombre de maladies comme les cancers, voire d’en freiner l’évolution. La consommation régulière et abondante de fruits, de légumes et de poissons par exemple, est ainsi particulièrement bénéfique pour le système cardiovasculaire. Et elle permet d’améliorer le contrôle du cholestérol sanguin.
Il est désormais bien établi aussi, que nous devrions consommer chaque jour cinq fruits et légumes. Car les uns et les autres procurent un apport maximal en vitamines, en sels minéraux et en micronutriments. Ces derniers sont particulièrement recherchés pour leurs propriétés antioxydantes.
Les bénéfices de la marche à pied
Et puis, faites grand usage aussi de poissons, d’huile d’olive, d’ail et de persil. Enfin tous les facteurs de risque coronarien - et notamment le cholestérol et l’hypertension artérielle - peuvent être améliorés grâce à une activité physique régulière, progressive et modérée.
Bougez, en somme ! Marcher d’un bon pas, danser, jardiner, faire le ménage ou monter un escalier, c’est déjà « pratiquer une activité physique ». Une demi-heure quotidienne suffit.
D’abord, il n’est pas nécessaire de les faire en une fois. A elle seule, la marche est très bénéfique. Alors, efforcez-vous de ne pas utiliser votre voiture pour parcourir de petites distances. Si vous prenez le bus, descendez une ou deux stations avant votre arrêt. Et n’hésitez pas à délaisser les ascenseurs au profit des escaliers. Monter l’équivalent de cinq étages deux ou trois fois par jour, c’est très bon pour le cœur.
L’activité physique doit débuter dès le plus jeune âge. Car un enfant qui ne pratique aucun sport a toutes les chances de devenir un adulte sédentaire. Avec tout son cortège de troubles : cholestérol, hypertension artérielle, diabète…
D’ailleurs dans la plupart des pays, la courbe du temps passé devant la télévision ou l’ordinateur suit la même progression que celle du surpoids ou de l’obésité ! Non contents d’être inactifs, du fond de leurs canapés les enfants grignotent snacks et confiseries. Voilà pourquoi en 20 ans, le nombre d’enfants obèses a plus que doublé dans un pays comme la France.
En Chine, en Finlande ou aux Etats-Unis, des études ont montré que le changement de mode de vie, même limité, suffisait à prévenir 60% des diabètes de type 2. Et ce n’est pas tout. Car l’exercice ralentit aussi les effets du vieillissement. Et en premier lieu l’apparition de l’ostéoporose qui guette une femme sur trois après 50 ans !
Mais pour être bénéfique, une activité doit s’intégrer dans un mode de vie sain. Elle doit avant tout s’accompagner d’une alimentation équilibrée… et d’une abstinence de tabac. Comme le relève l’OMS «
ce qu’on a gagné par l’activité physique, on le détruit par le tabac ».