Le Sport ? Tout le monde peut en faire !

20 novembre 2004
Vous avez décidé de vous remettre au sport. C’est une bonne idée, à condition qu’elle soit correctement mise en pratique. Car à force de ne pas servir, notre corps s’use... Insensiblement, l’embonpoint s’installe et la résistance à l’effort s’amenuise. La pratique dans un club sportif est le plus souvent subordonnée à une visite médicale préalable. N’essayez surtout pas de l’éviter ! Mais si vous décidez, seul, de vous «y mettre», ne vous lancez pas tête baissée sans une visite à votre médecin de famille. Après un examen sérieux, il saura vous rassurer, vous orienter dans le choix d’un sport adapté à votre constitution et votre mode de vie. Même si vous vous sentez un cœur de 20 ans, sachez qu’il n’en est rien. Votre médecin vous prescrira un électrocardiogramme d’effort. Il est indispensable pour déterminer le rythme d’entraînement que votre cœur sera capable de supporter. Il vous conseillera aussi d’étendre vos bonnes résolutions à d’autres activités que le sport : arrêter de fumer, boire avec modération, mieux choisir vos aliments… Les graisses notamment. Si vous suivez bien ses conseils, vous tirerez le maximum de bénéfices de ce nouveau rythme de vie. Vous éviterez aussi de rejoindre la cohorte des sportifs occasionnels qui sont victimes d’accidents cardiaques. Ceux que les médecins des SAMU appellent les Tarzan du dimanche… Bruno Sesboué est médecin du sport au CHU de Caen en Normandie. Membre du bureau de la Société française de la Médecine du Sport, il estime que pratiquement chacun d’entre nous peut faire du sport. «Enfin presque tout le monde. Les exceptions ? Par exemple des gens atteints de pathologies très graves. Ce n’est pas la notion de compétition qui est sous-tendue dans le sport qui est importante. En revanche l’activité physique, elle, est bonne pour la santé. Et presque tout le monde peut en faire et ce à n’importe quel âge.» L’activité physique ? C’est tout bon… Quels que soient votre âge donc et votre condition physique, n’oubliez pas que la mise ou la remise en forme doivent se pratiquer en fonction des capacités de chacun. Une pratique modérée mais régulière est largement préférable à un entraînement intense mais irrégulier. C’est en effet l’un des meilleurs moyens de rester en bonne santé. Elle améliore l’irrigation sanguine, protège les artères, abaisse la pression artérielle et entretient le souffle. Elle est essentielle à la prévention des maladies cardio-vasculaires et, naturellement, de l’hypertension artérielle. Sans oublier bien sûr, qu’elle permet de brûler des calories. Pour l’OMS d’ailleurs, pour préserver notre santé, nous devons consacrer au moins trente minutes quotidiennes à notre entraînement. Trente minutes, voilà qui est accessible à tout un chacun... Et c’est essentiel, car pour Bruno Sesboué, «Notre organisme n’est pas réellement fait pour vivre au repos, il a besoin de bouger». L’exercice physique, c’est aussi très bon… pour la santé mentale. De nombreux travaux ont démontré ses bienfaits contre la dépression. Mais aussi contre le stress ou le sentiment d’isolement. Le sport diminue la violence chez les jeunes. Il participe à la prévention du tabagisme et à la réduction des comportements à risque en général. Comme par exemple les rapports sexuels non protégés ou la consommation de drogues illicites. Mais si ! Fondement de la prévention mais aussi du traitement de certaines maladies, l’exercice ralentit les effets du vieillissement. Et en premier lieu l’apparition de l’ostéoporose qui guette une femme sur trois après 50 ans ! … quel que soit votre âge D’une manière générale, les personnes âgées ne peuvent que bénéficier d’une bonne mobilisation. Accroissement de la force musculaire et du sens de l’équilibre, plus grande liberté de mouvement grâce à des articulations en meilleur état, coordination motrice améliorée. Sans compter d’autres effets favorables, notamment sur la tension artérielle, le cholestérol et le poids… Que vous pratiquiez le football, le tennis, la natation, l’athlétisme, n’oubliez pas de vous échauffer. C’est capital. Comme nous le rappelle le Dr Bruno Sesboué, «C’est comme les moteurs de voiture : pour avoir un bon rendement il faut augmenter le moteur en température». La rentrée ? C’est le moment idéal pour se remettre au sport. Tout simplement parce que pendant l’été nous nous dépensons davantage. Notre corps s’est habitué à bouger. «Les vacances c’est une période d’activités importantes, alors autant en profiter pour continuer à faire de l’exercice physique. C’est là que l’on est le mieux préparé.» Alors il faut essayer de se ménager deux périodes par semaine pour garder le bénéfice de cette préparation et pour faire encore des progrès pour en tirer des bénéfices pour la santé. Et cela permettra de mieux passer l’hiver et globalement d’augmenter son capital santé. Pour celles et ceux qui ne sont pas accros du football, de la natation ou de la gymnastique, reportez-vous sur la marche à pied. C’est une activité d’endurance. Même si elle ne fait pas souffrir au moment de l’effort, elle représente un entraînement bien réel. Suivez votre enfant de près… Votre enfant est attiré par le sport ? Saisissez cette opportunité de le voir s’engager personnellement dans la pratique sportive. Aidez-le et… suivez-le de relativement près. Laissez-le choisir son sport. C’est primordial et vous préserverez ainsi sa motivation comme… vos relations futures ! Agissez discrètement mais de manière positive : un conseil à bon escient fera toujours son petit effet. Incitez-le à panacher les disciplines. Par exemple vers 12-13 ans, alternant des sports collectifs et individuels. Ainsi développera-t-il endurance, souplesse, adresse et vitesse. Mais aussi son sens des relations sociales. Faites-en un jeu. Il reste un enfant. Veillez à ce que le sport conserve son côté ludique. Et qu’il soit avant tout source de plaisir. Ne vous comportez pas comme un sélectionneur. Le plaisir et le jeu demeureront si vous ne le «poussez» pas à l’excès. Et n’abusez pas des sur-classements. Combien d’enfants –filles ou garçons– ont été «cassés» par des entraînements au rythme aberrant ! Bien sûr, un bon suivi médical est indispensable. Une fois l’an, prévoyez une consultation chez son médecin traitant. En pleine connaissance de son terrain personnel et familial, il saura déterminer son niveau d’aptitude… Enfin si votre enfant souffre d’asthme, ne l’empêchez pas de faire du sport, bien au contraire. La natation ou la course à pied réduisent les symptômes de la maladie. L’enfant asthmatique peut, et même doit pratiquer presque tous les sports. A telle enseigne que bon nombre de champions sont asthmatiques ! L’essentiel est d’apprendre à maîtriser son souffle. De connaître les critères de choix du «bon» sport, et d’acquérir les techniques de préparation à l’exercice physique.
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