Le secret d’une bonne santé, c’est le sport !
05 juin 2006
Chaque année dans le monde, la sédentarité fait deux millions de victimes ! Deux millions de morts par maladies cardio-vasculaires, diabète ou obésité. Simplement par manque d’activité physique… La sédentarité est bel et bien un véritable fléau des temps modernes. Si rien n’est fait, nos sociétés du XXIème siècle se trouvent à l’aube d’épidémies comparables à celles de l’an mil…
La grande différence, c’est qu’au lieu de maladies transmissibles comme la peste ou la variole, l’épidémie qui menace est dominée par des maladies non transmissibles. Des maladies de pléthore, liées à notre mode de vie ! D’où l’importance d’un mode de vie sain.
Un mode de vie sain ? C’est une activité physique modérée et régulière. C’est en effet l’un des meilleurs moyens de rester en bonne santé. Elle améliore l’irrigation sanguine, protège les artères, abaisse la pression artérielle et entretient le souffle. Elle est essentielle à la prévention des maladies cardio-vasculaires et, naturellement, de l’hypertension artérielle.
Privé d’entraînement, le cœur comme n’importe quel muscle, perd sa puissance de contraction. Il envoie donc moins de sang dans le corps. Et moins d’oxygène aux muscles et aux organes. Il doit compenser cette baisse de régime en augmentant le rythme de ses contractions. Résultat : il se fatigue plus vite. A tel point que l’absence d’entraînement physique régulier multiplie par trois la mortalité d’origine cardio-vasculaire !
Selon l’OMS, nous devons consacrer au moins trente minutes quotidiennes à notre entraînement pour préserver notre santé. Trente minutes, voilà qui est accessible à tout un chacun... Y compris celles et ceux qui ne sont pas des « accros » du sport.
En effet, entendons par « activité physique » tout mouvement qui donne lieu à une dépense d’énergie. C’est-à-dire qui permet de brûler des calories. Le simple fait de bouger, en somme ! Marcher d’un bon pas, danser, jardiner, faire le ménage ou encore monter un escalier, c’est déjà pratiquer une activité physique…
La définition est très large. Mais à l’échelle mondiale, entre 60% et 85% des adultes ne s’activent pas suffisamment pour préserver leur santé ! Et les pays développés sont loin d’être seuls les concernés….
Pour Hamadi Benaziza, responsable de l’activité physique au sein du département des maladies non transmissibles et de promotion de la santé à l’OMS, «
C’est un phénomène mondial en même temps au niveau des pays développés et des pays en voie de développement. Dans les pays en développement l’inactivité est moins ressentie théoriquement parce qu’on croit que les gens bougent beaucoup, ce qui est vrai dans le rural. Mais dans la plupart des cas surtout dans les zones urbaines, il y a le développement d’un nouveau phénomène de sédentarité et d’inactivité, qui est vraiment la cause des mêmes fléaux observés dans les pays développés. Dans les pays en développement, on utilise très souvent la voiture, ou bien un autre mode de transport qui empêche de marcher suffisamment. »
Les grandes villes de ces pays sont particulièrement touchées. A l’image de Sao Paulo, au Brésil où 70% de la population est sédentaire. A cause d’un recours systématique à la voiture ou au bus. Mais aussi à une multitude de raisons pour lesquelles le simple fait de pratiquer une activité physique s’avère… très compliqué !
Trafic routier trop dense, manque d’espaces verts et de trottoirs, de pistes cyclables et de structures destinées au sport… Voilà autant de raisons. Sans oublier la mauvaise qualité de l’air. Une étude publiée en décembre 2001 dans la revue américaine de radiologie est à ce titre très évocatrice.
Elle a mis en évidence l’effet dévastateur de la pollution urbaine sur les poumons des jeunes enfants. Tellement dévastateurs que les auteurs demandent à ces enfants de rester chez eux après l’école… plutôt que de jouer au football dans la rue ! Tout l’inverse des conseils de Hamadi Benaziza. Il a d’ailleurs d’autres raisons. «
Dans les zones très urbaines où il n’y a pas assez de facilités pour pratiquer un sport ou de l’activité physique, des problèmes d’insécurité empêchent les gens et les jeunes de sortir tout seul, de rester longtemps à l’extérieur . C’est un phénomène qui ne dépend pas des individus seulement. Parce que les individus même s’ils veulent pratiquer un sport ou une activité physique donnée, s’ils ne trouvent pas les installations, les facilités, de proximité, ils risquent de ne pas pratiquer régulièrement !
Un enfant qui ne pratique aucun sport a toutes les chances de devenir un adulte sédentaire. Avec tout son cortège de troubles : cholestérol, hypertension artérielle, diabète… Voilà pourquoi l’inactivité de nos enfants est préoccupante. Dans la plupart des pays, la courbe du temps passé devant la télévision ou l’ordinateur suit exactement la même progression que celle du surpoids ou de l’obésité !
Non contents d’être inactifs, du fond de leur canapé ils grignotent snacks et confiseries. Car la sédentarité s’accompagne d’habitudes alimentaires déplorables. Dans la plupart des cas elle aboutit au surpoids, puis à l’obésité.
Voilà pourquoi en 20 ans, le nombre d’enfants obèses a plus que doublé dans un pays comme la France par exemple. Une tendance qui ne semble pas prête à s’inverser, compte-tenu du mode de vie sédentaire de nos enfants. Et qui dit sédentarité lors de l’enfance, dit très souvent obésité à l’âge adulte. D’après l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale, l’INSERM, si l’obésité apparaît avant la puberté, le risque de persistance à l’âge adulte est de 20% à 50%. Et ce même risque peut s’élever jusqu’à 70% lorsque l’obésité apparaît après la puberté.
Hamadi Benaziza souligne un autre point d’importance. L’école aujourd’hui, semble davantage se soucier de l’activité intellectuelle de nos chers enfants que de leur activité physique. Donc de leur santé… «
C’est un phénomène qui est inquiétant. On observe une diminution des heures officielles d’éducation physique à l’école, au niveau mondial. Tout enfant doit être encouragé et amené à pratiquer, ne serait-ce qu’une heure d’activité physique par jour, que ce soit à l’école ou dehors. Si on cumule l’activité de chaque jeune par jour, on peut arriver probablement à une demi-heure, qui reste insuffisante pour les jeunes. Et surtout, l’effet peut être anéanti si, après dix minutes ou quinze minutes d’effort, il s’installe quatre heures devant la télévision.
En conséquence, pour être bénéfique une activité doit s’intégrer dans un mode de vie sain. Elle doit avant tout s’accompagner d’une alimentation équilibrée, d’une consommation d’alcool en quantités très limitées, et d’une abstinence de tabac. Comme le confirme Hamadi Benaziza, «
L’activité physique va de pair avec une bonne alimentation. Par conséquent, si l’on fait un peu d’activités physiques mais que de l’autre côté, on a une mauvaise alimentation alors l’effet de l’activité physique sera pratiquement anéanti. Bien sûr si on fume, ce qu’on a gagné par l’activité physique, on le détruit par le tabac. »
Le cocktail mauvaise alimentation, sédentarité et tabagisme est même considéré comme la cause de 80% des morts prématurées par maladie coronarienne. Et au total, un cancer sur trois pourrait être évité grâce à une alimentation saine, au maintien d’un poids normal et à un minimum d’exercice physique.
Dans des pays aussi divers que la Chine, la Finlande ou les Etats-Unis, il a été démontré que le changement de mode de vie, même limité, suffisait à prévenir 60% des diabètes de type 2. Une maladie qui, rappelons-le, est étroitement liée à la sédentarité et à une alimentation déséquilibrée.
L’exercice physique, c’est donc le fondement de la prévention mais aussi du traitement de certaines maladies. L’activité physique ralentit les effets du vieillissement. Et en premier lieu l’apparition de l’ostéoporose qui guette une femme sur trois après 50 ans !
Car la pratique régulière d’un sport retarde la perte de masse osseuse. Laquelle débute vers 50 ans chez l’homme et… dès la trentaine chez la femme pour s’accélérer considérablement à la ménopause.
Chez les seniors, le maintien d’un bon niveau d’activité permet aussi de prévenir… les chutes. D’après John Campbell, professeur de gérontologie médicale en Nouvelle-Zélande, leur fréquence peut ainsi être réduite de 46% chez les plus de 75 ans.
D’une manière générale, les personnes âgées ne peuvent que bénéficier d’une bonne mobilisation. Accroissement de la force musculaire et du sens de l’équilibre, plus grande liberté de mouvement grâce à des articulations en meilleur état, coordination motrice améliorée. Sans compter d’autres effets favorables, notamment sur la tension artérielle, le cholestérol et le poids…
La marche, le jardinage, la bicyclette, la natation, la gymnastique, la danse et même les travaux ménagers sont autant d’activités très simples à mettre en œuvre. Et qui toutes, apportent des bénéfices.
Quels que soient votre âge et votre condition physique, n’oubliez pas que la mise ou la remise en forme n’ont rien à voir avec une compétition sportive. Elles doivent se pratiquer en fonction des capacités de chacun.
Une pratique modérée mais régulière est largement préférable à un entraînement intense mais irrégulier. Si vous n’avez jamais pratiqué ou reprenez une activité, consultez d’abord votre médecin. Il vérifiera votre condition physique. En fonction de ses observations, il vous indiquera le type de sport et le niveau d’entraînement adaptés à votre cas.
Si vous n’êtes vraiment pas décidé à vous mettre ou remettre au sport, voici comment intégrer dans votre emploi du temps les fameuses trente minutes quotidiennes dont votre corps a besoin. Et d’abord, retenez le message principal. Il faut commencer tôt. Mais il n’est jamais trop tard pour bien commencer. Parce que même si quelqu’un qui n’a jamais fait d’activités physiques, après deux ou trois mois d’exercices comme la marche, les effets bénéfiques commencent à se faire ressentir sur la circulation, sur le cœur, la respiration, sur la masse osseuse et la masse musculaire.
Par exemple, ils peuvent commencer à faire de la marche quotidienne, régulière pendant 20/30 minutes par jour. Commencer par 5 minutes et augmenter régulièrement quelques minutes par jour jusqu’à ce qu’ils atteignent le minimum de 30 minutes. Il faut être réaliste, les gens ne peuvent pas délaisser du jour au lendemain la voiture, mais simplement essayez de penser que si on laisse la voiture, si on a une courte distance à faire, c’est pas la peine de prendre la voiture.
Si l’on prend le bus, il suffit de descendre une station ou deux avant la destination. Ou bien marcher un peu avant de prendre le bus. Ce sont des petites choses, des petits détails qui ont beaucoup, beaucoup d’avantages. Et l’autre remarque c’est que, il n’est pas nécessaire de faire les 30 minutes ensemble. C’est-à-dire que des bouts de 5 minutes, 10 minutes accumulés pendant la journée, ont les mêmes effets bénéfiques. »
N’hésitez pas non plus à délaisser les ascenseurs au profit des escaliers. Pour Hamadi Benaziza, «
Il est très gênant de voir des gens qui prennent l’ascenseur pour monter du 1er au 2ème étage, ou bien du rez-de-chaussée au 3ème étage. Alors qu’il suffit de peu d’effort pour prendre les escaliers. Faire deux fois par jour l’équivalent de 5 étages, c’est déjà quelque chose qui permet d’agir sur les valeurs bénéfiques pour le cœur. »
L’exercice physique est enfin très bon… pour la santé mentale. De nombreux travaux ont démontré ses bienfaits contre la dépression. Mais aussi contre le stress ou le sentiment d’isolement.
Un dernier point et non des moindres : le sport diminue la violence chez les jeunes. Il participe à la prévention du tabagisme et à la réduction des comportements à risques en général. Comme par exemple les rapports sexuels non protégés ou la consommation de drogues illicites. Mais si !
Bref l’exercice physique, lorsqu’il est pratiqué avec modération mais régulièrement, c’est tout bénéfice. Alors n’oubliez pas que pour votre santé, vous devez bou-ger !