Maladie veineuse : un problème de santé publique à part entière ?

23 janvier 2003
Les jambes lourdes ou gonflées ne posent pas qu’un problème de confort. Elles traduisent des troubles favorisés par l’évolution des modes de vie, et qui peuvent entraîner de sérieux handicaps. Lorsque les médecins parlent de maladie veineuse, ce n’est pas un abus de langage. Un problème de circulation veineuse va souvent de pair avec… de vilaines jambes. Mais cet aspect inesthétique, particulièrement mal vécu par la femme dès les premières varicosités, n’est pas le seul problème dont il faille se soucier. Il existe tout un ensemble de symptômes qui évoluent dans le temps, et caractérisent la souffrance de la veine... et des malades. Les sensations de lourdeur, les symptômes douloureux peuvent se compliquer de signes cliniques objectifs : gonflement ou œdème de la jambe, diminution de la pilosité, et surtout une coloration brunâtre du mollet et de la cheville. A terme la peau, fragilisée, peut devenir le siège d’un eczéma. Plus tard, un ulcère variqueux risque d’apparaître. Ces ulcères sont souvent longs et difficiles à traiter. Au niveau des complications, le risque majeur est constitué par la phlébite, ce que les spécialistes appellent une « thrombose veineuse profonde ». Le caillot qui se développe alors dans la veine peut être à l’origine d’une embolie pulmonaire aux conséquences redoutables. Quand il n’a pas été possible d’éviter l’apparition de la maladie veineuse elle-même, il est essentiel de consacrer tous les moyens nécessaires – sclérose et hydrothérapie notamment – à en prévenir la progression… et les complications. Car le problème est bien réel. Une enquête menée en France en 1996 auprès de 130 000 adultes, a montré que des troubles trophiques existent chez 28,5% des patients (34% des femmes et 19% des hommes). L’état clinique s’aggrave avec l’âge : une fois sur deux, le patient est âgé de plus de 60 ans. D’un pays à l’autre, la fréquence de la maladie veineuse peut varier dans des proportions considérables. La maladie est peu courante dans les pays du tiers-monde - Afrique, Asie du sud-est - mais elle peut atteindre 20% de la population voire davantage dans les pays industrialisés. L’ethnie, l’hygiène de vie, les habitudes posturales - travail assis ou debout par exemple - certains facteurs nutritionnels même y ont leur part de responsabilité. Pourquoi surtout les femmes ? La maladie peut apparaître dès la trentaine, et elle touche principalement les femmes. Infirmières, vendeuses, hôtesses, coiffeuses ou teinturières piétinent à longueur de journée, souvent dans une atmosphère surchauffée. Les femmes constituent l’essentiel des 40% de salariés qui souffrent de jambes lourdes, de varices et, pour les plus âgées, d’ulcères variqueux. Pourquoi les femmes plus que les hommes ? Peut-être parce qu’elles exercent des métiers qui imposent, plus qu’à leurs compagnons, une station debout prolongée. Mais il y a aussi des coiffeurs, et les stewards ne semblent pas souffrir particulièrement de ce type de troubles... Les médecins pensent donc que la plus grande susceptibilité des femmes aux troubles veineux tiendrait à des spécificités liées au sexe. Les grossesses répétées, les troubles hormonaux qui émaillent la vie génitale - syndrome prémenstruel, contraception hormonale par exemple - expliqueraient ce phénomène. Dès les premiers signes, la femme doit être vigilante. L’utilisation de médicaments qu’on appelle des phlébotoniques, celle de bas de contention - il en existe désormais qui conjuguent efficacité et esthétique - permettent de contrôler la progression de la maladie et peuvent faire gagner des années de vie aux jambes de ces malades. COMPRENDRE Les varices n’existent pas qu’aux jambes A calibre égal, les parois veineuses sont moins épaisses que celles des artères et se laissent plus facilement distendre. Avec le temps la déformation peut persister, de sorte que tout ce qui ralentit la circulation veineuse - comme le fait de rester alité – tout ce qui comprime les veines ou augmente la pression à l’intérieur de ces dernières est potentiellement nuisible. Les exemples sont nombreux :
  • Une déformation des veines superficielles se voit facilement sur les jambes ou les cuisses. Mais les veines profondes aussi peuvent être atteintes. Et une « thrombose veineuse profonde » - ou phlébite - peut être à l’origine d’une embolie pulmonaire.
  • Les hémorroïdes, des dilatations situées à hauteur de l’anus, sont parfaitement physiologiques. Mais lorsqu’elles sont le siège d’un gonflement anormal, il y a crise hémorroïdaire et le processus ressemble beaucoup à celui des varices…
  • En cours de grossesse le réseau veineux abdominal est parfois comprimé, constituant une autre source d’embolie.
  • Et tout en haut de l’estomac, les varices œsophagiennes font courir le risque d’hémorragies dramatiques.
Et pour en savoir plus, vous pouvez vous connceter sur les sites suivants : http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/so/so_284_p0.html http://www.manage-sante.com/varices.htm http://www.femiweb.com/gynecologie/grossesse/grossesse_petits_maux4.htm
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