Perdre du poids… sans se ruiner la santé

20 mai 2010

Alors que l’été pointe (enfin) le bout de son nez, la chasse aux kilos fait recette… Pilules et infusions diverses, régimes de type Atkins, Montignac, Ducan, Weight Watchers’ ou régime à deux… Les possibilités sont multiples, mais pas sans risques. Quant aux résultats, ils sont parfois bien maigres.

Avec 543 000 boîtes vendues en France en un an, la pilule Alli® a remporté un réel succès. Indiqué dans la prise en charge du surpoids chez l’adulte, ce médicament même s’il est en vente libre, nécessite un suivi médical sérieux. L’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) recommande d’ailleurs un avis médical pour adapter le traitement « chez les diabétiques, les hypertendus et les patients sous traitement hypocholestérolémiant ou amiodarone », un médicament prescrit contre les troubles graves du rythme cardiaque ». Alli® rappelons-le, est contre-indiqué « aux moins de 18 ans, aux femmes enceintes ou allaitantes et aux personnes souffrant de malabsorption chronique ou de cholestase » - une stase de la bile, n.d.l.r... Les malades prenant un anticoagulant oral comme la warfarine, ceux (plus rares) qui suivent un traitement antirejet par la ciclosporine doivent également s’en abstenir. Rappelons enfin que son utilisation doit être réservée exclusivement aux patients dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépasse 28kg/m². Soit pour une femme de 1,65 m, un poids supérieur à 76 kg. Dans son bilan de pharmacovigilance du mois de décembre 2009, l’AFSSaPS avait dénombré 146 effets indésirables concernant 112 patients. « Comme attendu, les effets indésirables sont essentiellement d’ordre digestif (40% des cas). Un manque d’efficacité a été signalé dans 14,5% des observations. Par ailleurs, un usage inapproprié lié au non respect de l’indication ou la mise en garde de l’AMM a été noté dans près de 20% des signalements ». Enfin méfiez-vous des faux Alli®. Il en circule actuellement, vendus sur Internet ! La Food and Drug Administration américaine a récemment émis une alerte dans ce sens. Un code manquant, une date d’expiration précisant le mois, l’année et le jour, un sceau de sécurité dénué d’inscription, des gélules de grande taille emplies de poudre blanche er un flacon plus grand que l’original... Voici les signes distinctifs permettant de reconnaître ces contrefaçons. Le vrai Alli® pour sa part, n’indique que le mois et l’année de péremption, le film protecteur scellant le paquet précise qu’il est « scellé pour votre sécurité » (sealed for your protection, n.d.l.r.) et les gélules sont petites, et plates. Et surtout, il n’est disponible qu’en pharmacie ! Que penser du régime Weight Watchers’ ? Ce régime repose en réalité sur la réduction des portions et des apports énergétiques en général. Mise au point dans les années 60 aux Etats-Unis, cette méthode a ceci d’original qu’elle n’exclut aucun type d’aliments, à une seule condition : qu’il soit consommé avec modération. Autre originalité, elle comporte une part de soutien psychologique. C’est même ce qui a fait en grande partie, sa notoriété. Afin d’obtenir une perte de poids progressive et d’éviter l’effet yoyo, il est donc conseillé de manger de tout, mais aussi de boire au minimum 1 litre d’eau par jour. Sans pour autant totalement les éliminer, vous devrez diminuer votre consommation de lipides et consommer au moins deux produits laitiers par jour. Et enfin comme dans pratiquement tous les régimes, il est vivement recommandé de pratiquer une activité physique régulière. Ce régime ne présente pas de danger particulier. En revanche, il nécessite beaucoup de patience, car la perte de poids peut paraître lente. Et Ornish ? C’est le Dr Dean Ornish aux Etats-Unis, qui a conçu ce régime pour diminuer le risque de maladies cardiovasculaires. Le régime Ornish, qui repose sur une alimentation purement végétarienne, exclut pratiquement tous les lipides. Le fait de consommer davantage de fruits et légumes diminue à la fois le taux de cholestérol et la pression artérielle. Cela réduit également les risques de certains cancers, de diabète et d'hypertension artérielle. Mais comme tout régime prônant l’exclusion de certains aliments, il expose à des carences. Par exemple, il n’apporte pas suffisamment d'acides gras essentiels. Or certains sont indispensables à notre métabolisme. Quant à son efficacité, elle dépend avant tout… de la motivation des candidats à la perte de poids. Le point déterminant, c’est donc l’adhésion au régime. Bref, ce n’est pas le fait de suivre tel ou tel régime qui compte, mais de le suivre bien, et jusqu’à son terme ! Efficace Atkins ? Avec plus de 20 millions d’adeptes dans le monde, le régime Atkins très appauvri en hydrates de carbone – les sucres, qu’ils soient complexes ou simples - connaît un véritable succès. S’il paraît plus efficace à 6 mois que les régimes classiques, sa supériorité s’évanouit après un an. La méthode Atkins est la plus couramment utilisée aux Etats-Unis. La démarche consiste à restreindre la consommation d’hydrates de carbone -moins de 20 g par jour- en autorisant sans limite les graisses et les protéines. Tous les régimes reposant sur l’exclusion comportent, et c’est logique, des risques de carences. Dans le cas du régime Atkins, le manque de sucres va provoquer une fatigue à la fois physique et psychologique. Sans oublier que les apports importants en matières grasses autorisés par le régime vont faire grimper le taux de mauvais cholestérol. Bref, ce n’est pas vraiment la panacée… La solution hyperprotéinée en question Mis au point en 1999 par le pharmacien américain Barry Sears, le régime Zone est ce que les spécialistes appellent un régime hyperprotéiné. Son principe, c’est de maintenir la sécrétion d’insuline à un niveau favorable à la perte de poids. Ce régime présente l’avantage de faire consommer davantage de fibres et de graisses polyinsaturées. Mais aussi, d’éliminer les mauvaises graisses et l’alcool… A terme toutefois, ses adeptes s’exposent à des troubles rénaux et cardiovasculaires. C’est d’ailleurs le cas de tous les régimes hyperprotéinés. Autre point noir de cette méthode, la reprise de poids est fréquente à l’arrêt du régime. Un régime avec Monsieur ? Une vraie bonne idée A deux, c’est toujours mieux. Surtout s’il s’agit de faire un effort et d’être soutenu par sa moitié. Le régime n’y fait pas exception. Epaulez-vous … chacun en appréciera d’autant plus les bénéfices ! Manger ensemble, c’est la première étape de ce régime à deux. Car les repas doivent rester des instants de plaisir. Sélectionnez les aliments à faible teneur en matières grasses que vous aimez tous les deux, pour composer des repas équilibrés. Ne lésinez pas sur les fruits et les légumes verts, et cherchez des recettes nouvelles. Cela peut devenir un jeu. Cuisinez ensemble ou à tour de rôle en gardant à l’esprit que vous le faites aussi pour votre amoureux. Pour que le régime ait de meilleures chances de fonctionner, il est important de se remettre – progressivement et éventuellement sous contrôle médical – au sport. « Si vous pratiquez une activité physique, vous pouvez vous permettre de ne pas réduire trop drastiquement l’apport en féculents », explique Eric Bernard, nutritionniste à Nantes. Autrement dit, vous pourrez manger davantage de pain, de pâtes et de riz sans que cela ne grève vos chances de perdre les kilos en trop. Vous pouvez parfaitement suivre un régime avec votre chéri. Mais n’oubliez pas que vos organismes – et donc vos besoins alimentaires – sont radicalement différents. Généralement plus grand et plus lourd, l’homme n’a pas les mêmes besoins énergétiques que la femme. Il maigrit plus facilement et prend du muscle avec davantage d’aisance. « Il faut ajouter que les hommes ont souvent moins d’antécédents de yoyo, qui entraîne des résistances de l’organisme à l’amaigrissement », indique Eric Bernard. Agressé par de trop nombreuses diètes suivies de prises de poids, l’organisme de certaines femmes ne réagit plus normalement à un régime équilibré. Patience donc, si votre régime agit moins rapidement que celui de votre homme ! Mangez à satiété. C’est le meilleur moyen de ne pas être trop frustré. Pour résister aux envies quotidiennes de douceurs - incompatibles avec le régime - soyez là pour l’autre. Et de temps en temps, accordez-vous de petites infidélités… au régime uniquement ! Quand les cures de frugalité sont dangereuses pour la santé Beaucoup d’exercice physique sans rien manger… ou presque. Des tisanes, des bouillons. Des cures d’un genre nouveau sont aujourd’hui proposées – souvent sur Internet - à celles et ceux qui cherchent à perdre du poids ou à « purifier » leur organisme. Or ces pratiques - souvent proposées par des charlatans - sont nocives pour la santé physique… et mentale. Car elles ont parfois, des origines sectaires… Préférez-leur donc une bonne hygiène de vie ! Ces longues marches au terme desquelles on ne se « restaure » qu’avec de l’eau fraîche… ou chaude, sont une grave erreur pour le Dr Jacques Fricker. Nutritionniste à l’hôpital Bichat de Paris, il affirme que ces tentatives de « purification » sont illusoires ou dangereuses. « Ne pas s’alimenter pendant plusieurs jours, cela provoque l’inverse de l’effet escompté. L’acide urique se concentre dans le sang, et d’autres déchets s’accumulent de façon plus importante dans l’organisme ». Inefficace donc, et très mauvais pour la santé. Ces pratiques par exemple, peuvent favoriser la formation de calculs rénaux. S’il s’agit de maigrir, même constat. En procédant ainsi « on perd du poids mais surtout du muscle. Par conséquent, l’organisme brûle moins de graisses. Résultat : dès que l’on reprend une alimentation normale, on prend davantage de kilos. C’est la voie assurée vers le yoyo ! ». Ces cures sont montrées du doigt par la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Celle-ci appelle à la prudence, car certaines sectes utilisent ce biais pour recruter de nouveaux adeptes. Kinésiologue, iridologue, naturopathe, instinctothérapeute… Les appellations sont légion pour donner à leurs méthodes une pseudo-légitimité médicale. « Ces pratiques lorsqu’elles comportent des règles alimentaires déséquilibrées, carencées voire extrêmes, ont révélé leur redoutable efficacité dans les processus d’emprise », précise ainsi le dernier rapport annuel de la Miviludes. Sans oublier que certaines conseillent même d’interrompre les traitements de malades graves…
Destination Santé
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