











Accueil » Santé Publique » Tabac : les enfants dont le père a fumé jeune vieillissent plus vite
© Sophon Nawit/Shutterstock.com
Les garçons qui fument pendant la puberté pourraient, sans le savoir, nuire à leurs enfants. Telle est la conclusion d’un travail présenté par des chercheurs de l’Université de Bergen (Norvège), au Congrès de la Société européenne de pneumologie, qui se tient du 27 septembre au 1er octobre à Amsterdam.
Pour parvenir à ce constat, ils ont analysé les données de 892 personnes âgées de 7 à 50 ans. Et leurs résultats sont frappants : les personnes dont le père a commencé à fumer avant 15 ans présentent un vieillissement biologique supérieur de 9 à 12 mois à leur âge réel. Ce décalage s’accentue même jusqu’à 15 mois si ces personnes sont elles-mêmes fumeuses.
Pour mesurer ce vieillissement, les scientifiques ont utilisé des « horloges épigénétiques » qui analysent les modifications moléculaires de l’ADN liées à l’âge. Ces changements, bien qu’ils ne modifient pas le code génétique lui-même, influencent le comportement des gènes et sont associés aux maladies du vieillissement.
« Ce vieillissement biologique accéléré n’est pas anodin, car des recherches antérieures l’ont associé à un risque accru de maladies telles que le cancer, l’arthrite et la démence », précisent les scientifiques.
Fait intéressant (et surprenant), cette accélération du vieillissement n’a pas été observée chez les personnes dont les pères ont commencé à fumer plus tard dans leur vie. De même, aucun schéma clair n’a été identifié en lien avec le tabagisme maternel.
Cette recherche n’explique pas entièrement pourquoi fumer pendant la puberté est lié à un vieillissement plus rapide. « Nous pensons que lorsque les pères commencent à fumer pendant la puberté, cela peut modifier le matériel épigénétique de leurs spermatozoïdes, et que ces changements peuvent être transmis à la génération suivante », précisent les auteurs.
« Nous savons tous que le tabagisme provoque des maladies telles que l’asthme, la BPCO et le cancer, conclut le Dr Stamatoula Tsikrika qui préside le groupe d’experts de la Société européenne de pneumologie sur le tabac, la lutte antitabac et l’éducation sanitaire. Nous commençons à comprendre que les dommages causés par le tabagisme peuvent persister d’une génération à l’autre. »
Source : https://www.ersnet.org/congress-and-events/congress/
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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