Pilule et rétention hydrosodée, ce n’est plus une fatalité

10 juin 2003
Pilule et rétention hydrosodée, ce n’est plus une fatalité Vous avez les jambes lourdes et les doigts boudinés, des difficultés à boutonner votre pantalon ? Parlez-en donc au médecin chargé de votre contraception orale. Ces symptômes indiquent en effet que vous avez tendance à retenir l’eau dans votre corps, ce que les médecins appellent la rétention hydrosodée. L’eau en effet, ne reste dans l’organisme que sous une forme conjuguée à des sels minéraux. Or une étude vient de montrer que les femmes sujettes à la rétention d’eau ou à des sensations de gonflement ont bien davantage tendance à prendre du poids sous pilule que les autres. De même, près de la moitié de celles qui ont les jambes lourdes et 40% de celles qui souffrent de ballonnements sont dans ce cas. C’est ce qui ressort de l’étude « prise de poids et pilule » menée auprès de 1 665 femmes par le Dr Monique-Gabrielle Lê, de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif. Trente pour cent des femmes sous pilule au moment de l’enquête ont déclaré avoir pris du poids ! La moitié d’entre elles avait pris plus de 3 kg, et finalement la prise de poids a représenté 37 % des causes d'abandon de la pilule. Pourquoi ce phénomène ? Toute contraception orale associe un estrogène et un progestatif. Or les estrogènes favorisent la rétention hydrosodée, particulièrement chez les femmes qui y sont naturellement sujettes. Jusqu’à présent, les femmes victimes de rétention d’eau et qui choisissaient malgré tout la contraception orale n’avaient le choix qu’entre deux mauvaises solutions : lutter contre la prise de poids par des régimes hypocaloriques en risquant une fonte de la masse musculaire ou bien abandonner cette contraception plébiscitée par 94 % des femmes pour son efficacité… et sa commodité. Prise de poids sous pilule ? Parlez-en à votre médecin ! D’où l’importance d’en parler avec son médecin, dans la perspective de la mise en œuvre initiale ou d’un changement de contraception par voie orale. Car désormais, il existe une pilule contraceptive qui permet de lutter contre la rétention hydrosodée. Et par conséquent de bien tolérer la contraception orale, qui reste un des moyens de planification familiale les plus efficaces. Mais encore faut-il que votre médecin soit informé de votre problème ! Ne craignez donc pas d’évoquer avec lui des symptômes qui, au premier abord, peuvent vous sembler n’avoir aucun rapport avec la contraception. Cette nouvelle pilule contient un progestatif original très proche de la progestérone naturelle, la drospirénone. Baptisée Jasmine, elle permet ainsi de ne pas prendre de poids par rétention d’eau, tout en ayant une contraception efficace. Alors si vous avez tendance à la rétention hydrosodée – jambes lourdes, ballonnements, doigts gonflés… - pensez vraiment à en avertir votre médecin. Cela vous évitera peut-être des tâtonnements pénibles dans les débuts de votre contraception. Comprendre Les pilules sont efficaces… si elles ne restent pas dans la boîte ! Comment faire pour ne pas l’oublier ? Question difficile dès lors qu’il ne s’agit pas de prendre un comprimé pour se soigner, mais pour assurer une contraception ou corriger les symptômes de la ménopause. Dans le cas d’un traitement hormonal substitutif (THS). Autant personne n’oublie de prendre un comprimé d’aspirine ou de paracétamol quand il a mal à la tête, autant les oublis du THS, voire de la contraception orale, sont fréquents. Les conséquences peuvent en être dramatiques, puisque l’oubli de la pilule serait responsable de près d’un avortement sur 10 ! Pour lutter contre ces oublis, un fabricant a eu l’idée de présenter ses plaquettes sous la forme de calendriers qui permettent un repérage immédiat. Fini de se gratter la tête : si la pilule n’est plus là, c’est qu’elle a été prise… sinon il faut se dépêcher de la prendre. Autre astuce : un traitement sans pause. Plus besoin de s’interroger pour savoir si c’est aujourd’hui ou demain que l’on doit reprendre sa contraception, puisque c’est tous les jours ! Autant de petits « trucs » qui peuvent permettre d’éviter de grands – et graves – oublis.
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