Drogues et conduite : le rapport accablant…

19 février 2002

Lorsqu’ils ont consommé des substances psychoactives, les conducteurs de moins de 27 ans présentent un risque d’accident multiplié par un facteur de 1,7 à…9 ! Dix-huit mois ont été nécessaires au Dr Patrick Mura, responsable du Laboratoire de biochimie et de toxicologie du CHU de Poitiers, pour confirmer les dangers des drogues au volant. Il présente aujourd’hui son rapport à l’Académie nationale de Médecine.

Cannabis, alcool, héroïne, médicaments psychotropes, Patrick Mura a précisément évalué la présence de ces substances chez 900 accidentés accueillis dans 6 services d’urgences. Ainsi a-t-il notamment découvert que 30% des accidentés ont une alcoolémie supérieure à 0,5g/l. Et 20% des 18-27 ans se trouvent sous l’emprise du cannabis. Lequel multiplie le risque d’accident par 2,5 !

De la même manière, le risque au sein de cette tranche d’âge est multiplié par 1,7 lorsque le conducteur a pris des médicaments (anxiolytiques ou anti-inflammatoires par exemple). Par 3,8 s’ils ont absorbé de l’alcool et… par 4,8 en cas d’association alcool cannabis. Quant à l’héroïne, elle multiplie le risque par…9 !

Des résultats accablants non seulement pour les conducteurs mais aussi pour… l’Etat. Car ce travail rappelle l’incroyable retard de la France qui, contrairement à ses voisins, ne sanctionne pas la conduite sous l’emprise de stupéfiants !

Un petit pas a bien été franchi le 29 août dernier. Ce jour-là un décret au Journal officiel ordonnait le dépistage systématique des stupéfiants pour tous les conducteurs impliqués dans un accident mortel. Seulement voilà, ce texte n’instaure pas la moindre sanction en cas de contrôle positif… Le rapport de Patrick Mura permettra-t-il de franchir un nouveau pas ?

  • Source : AFFSaPS, 11 février 2002

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