Drogues et confinement : une souffrance invisible

10 avril 2020

Depuis le début du confinement, les usagers de drogues vivant dans la précarité sont exposés à la triple peine. La crainte d’une contamination par le Covid-19, le besoin de consommer pour se calmer, la peur de ne plus disposer de produits voire de traitements de substitution si un sevrage était en cours.

Les usagers de drogues confrontés à la précarité, parfois à la rue, vivent un confinement des plus particuliers. Certains jeunes ou moins jeunes sont à la rue et ne trouvent pas de refuge.

Pour venir en aide aux usagers de drogue confrontés à la précarité, la Fédération Addiction maintient autant que possible « les suivis engagés, tout particulièrement les traitements de substitution aux opiacés (TSO) qui nécessitent la plus grande continuité ».

La disponibilité de ces substances est aujourd’hui assurée. Les ordonnances sont valides jusqu’au 31 mai pour les médicaments stupéfiants et dérivés. Et jusqu’au 15 avril pour les TSO à base de méthadone sous forme de gélule et les substances à propriétés hypnotiques ou anxiolytiques.

Autres points, les boutiques spécialisées dans le vapotage restent ouvertes. Les professionnels des structures d’accueil disposent d’autorisation de circulation facilitée. Des dispositifs de garde d’enfants ont été mis en place pour ces derniers. Enfin, la prise en charge par les services hospitaliers et médecine de ville sont maintenus autant que possible.

« Comme chacun sait, le stress fait monter le besoin de consommer, les prises de risques augmentent et, ajoutées à la promiscuité et aux troubles chroniques associés, risquent de conduire à de véritables ravages dans cette population », communique la Fédération Addiction.

  • Source : Interview du Dr Jean-Michel Delile, président de la Fédération Addiction, le 23 mars 2020 - Fédération Addiction, communiqués des 19 et 31 mars 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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