Drogues : sortir du réflexe MDMA

26 juin 2017

Consommée pour obtenir des sensations démultipliées de sérénité et d’empathie, la MDMA reste une drogue illégale. Mais entre festivals, soirées entre amis et moments intimes, cette substance dangereuse voire létale devient de plus en plus banale. Cette dernière a fait l’objet d’une interception à Calais ce 11 juin (157 kg). Le point sur ses risques à l’occasion de la 30ème journée mondiale de lutte contre l’abus et le trafic de drogues, organisée ce 26 juin 2017.

Les effets des drogues dans le monde sont dévastateurs. Ainsi, 207 400 décès liés à la prise de ces substances ont été rapportés en 2015. La même année, 247 millions de personnes en ont consommé au moins une fois et 29 millions d’usagers souffrent de troubles physiologiques ou psychologiques, associés à ce comportement à risque.

Alimenté par le trafic illégal, ce marché de la drogue ne régresse pas. Un problème de santé publique dont s’emparent les Nations Unies ce 26 juin 2017, en apposant le thème « Ecoutez d’abord » à la 30ème journée mondiale de lutte contre l’abus et le trafic de drogues. Enjeu, mettre l’accent sur la prévention dès le plus jeune âge pour imprégner les consciences des risques associés à ces consommations. Mais aussi sur l’accès à l’accompagnement et aux traitements des usagers.

Palpitations, hépatite aiguë, insuffisance rénale…

Focus sur la MDMA*… connue pour accentuer la sensibilité, l’empathie, cette substance est le principe actif de l’ecstasy. De la famille des amphétamines, la MDMA ressemble à un cristal blanc à l’état pur. Après transformation, elle peut prendre plusieurs formes : comprimés de couleurs imprimés d’un petit logo, poudre blanche ou gélule de gélatine. Elle peut donc s’avaler avec de l’eau, diluée ou en « parachute » (enroulée dans du papier à rouler et ingérer) ou se sniffer.

Agissant en 30 minutes, elle provoque des effets apaisants et de bien-être corporel (effet entactogène) pendant 2 à 3 heures. Loin d’être anodine, sa consommation entraîne immédiatement une hyperthermie, une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle (palpitations). Mais aussi une sudation importante, des nausées et des maux de tête, un dysfonctionnement de l’appareil urinaire ou encore un assèchement de la bouche et une altération de la vision.

Ensuite, une phase de descente se profile dans les 48 heures suivant la prise, caractérisée par une chute vertigineuse du moral, bien souvent proportionnelle à l’ascension artificielle de la veille. Ainsi dans les semaines post-MDMA, des crises de paranoïa, d’anxiété voire de dépression peuvent survenir. Des troubles du sommeil, de la mémoire et de la concentration sont aussi souvent rapportés. Répertoriée parmi les stupéfiants, la MDMA se détecte pendant 2 à 4 jours dans les urines et le sang.

Le risque de dépendance est-il élevé ?  Oui, car il en faut toujours un peu plus pour atteindre le même résultat. Les consommateurs ont donc tendance à augmenter la dose à chaque prise. Par conséquent, il est recommandé de se faire accompagner dans le sevrage. Une liste de professionnels par région est disponible en cliquant ici.

Des effets plus graves sur le long terme sont par ailleurs rapportés comme l’activité incontrôlée et continue du cœur. Avec à la clé un risque de fibrillation ventriculaire et d’arrêt cardiaque. Indépendamment de la fréquence de consommation (une seule prise suffit), la MDMA peut aussi provoquer une déshydratation et parfois une insuffisance rénale létale en cas d’activité physique intense. Toxique pour le foie, elle peut aussi entraîner une hépatite aiguë dans la foulée de la consommation ou dans les 15 jours suivant la prise.

*méthylènedioxyméthamphétamine

  • Source : Organisation des Nations Unies, le 26 juin 2017. Rapport mondial sur les drogues 2016, Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Fédération Addiction, site consulté le 26 juin 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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