Du microplastique dans les sachets de thé
26 septembre 2019
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Boire du thé pourrait vous exposer à consommer… du plastique. Des chercheurs canadiens ont ainsi relevé la présence de plastique sous forme micro et nanoscopique, libéré par certains sachets au moment de l’infusion.
Vous prendrez bien une petite tasse de thé ? Les antioxydants contenus dans cette boisson chaude sont une bonne raison, tout comme une météo automnale, de consommer régulièrement du thé. Il semblerait pourtant que les sachets de thé en plastique – en nylon ou en PET* récemment arrivés sur le marché, libéreraient des microparticules de plastique dans l’eau. Un constat réalisé par la professeure de génie chimique à l’Université McGill au Canada, Nathalie Tufenkji et ses collègues.
Des milliards de microparticules
Après l’eau du robinet, l’eau embouteillée et certains aliments, le plastique serait maintenant dans notre mug préféré ? Pour savoir si les sachets de thé en plastique qui ont récemment fait leur apparition sur le marché pouvaient libérer de telles particules dans l’eau pendant l’infusion, les scientifiques canadiens se sont procuré quatre thés emballés dans des sachets de plastique.
Pour qu’elles n’influencent pas leur analyse, les chercheurs ont au préalable extrait les feuilles de thé des sachets. Ils ont ensuite fait tremper les sachets vides dans l’eau chaude pour simuler l’infusion. Résultat, ils ont constaté « qu’un seul sachet de plastique, soumis à la température d’infusion, libérait quelque 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de nanoplastiques dans l’eau ». Un constat d’autant plus alarmant que « ces niveaux sont des milliers de fois supérieurs à ceux auparavant détectés dans d’autres aliments ».
Quelles conséquences sur la santé ?
Les effets de ces micro et nanoplastiques sur l’organisme sont encore inconnus. Toutefois, les chercheurs canadiens ont décidé d’exposer Daphnia magna, une puce d’eau souvent utilisée comme modèle dans les études environnementales, à ces particules.
Leur constat n’est pour le moins pas rassurant. « Les puces d’eau ont survécu, mais elles ont présenté des anomalies anatomiques et comportementales. » Pour en savoir plus sur les effets chroniques chez l’humain, les recherches devront se poursuivre. Et en attendant, il est peut-être plus prudent de privilégier le thé en vrac…
A noter : Au fil du temps, le plastique se désagrège en microplastiques, voire en nanoplastiques. Ces derniers mesurent moins de 100 nanomètres. Le diamètre d’un cheveu humain ne dépasse pas 75 000 nanomètres.
*polytéréphtalate d’éthylène
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Source : Université McGill, 25 septembre 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet