Du nouveau contre les méningites à méningocoques
25 mars 2010
C’est la nouveauté « vaccinologie » de ce début d’année sur le vieux continent. L’Agence européenne du Médicament (EMEA) vient d’autoriser la mise sur la marché du premier vaccin conjugué tétravalent contre les infections à méningocoques A, C, W135 et Y.
Menveo® – c’est le nom de ce nouveau produit – appartient donc à la famille des vaccins conjugués. Par opposition aux « vieux » vaccins polyosidiques, ils sont couplés à une protéine, améliorant ainsi la réponse vaccinale. Le nouveau vaccin est indiqué pour « l’immunisation contre les infections invasives à méningocoques provoquées par la bactérie Neisseria meningitidis des sérogroupes A, C, W135 et Y, de l’adolescent (à partir de 11 ans) et de l’adulte », précise Novartis Vaccines.
A l’échelle mondiale, les taux de prévalence les plus élevées pour les méningites à méningocoques, sont enregistrés dans la ceinture de la méningite, en Afrique. Les flambées qui s’y produisent régulièrement « font peser un énorme fardeau sur la santé publique », explique l’OMS. L’Organisation certes, s’est fixé pour objectif l’élimination à terme de ces maladies. Elle reconnaît toutefois que, « pour y parvenir il est essentiel de disposer de vaccins conjugués à des conditions abordables ». Un constat confirmé par Jean-Philippe Chippaux, de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) qui insiste lui aussi sur l’importance de coûts peu élevés. A noter enfin, qu’un nouveau vaccin conjugué contre le méningocoque A, spécialement mis au point pour l’Afrique devrait être disponible d’ici la fin de 2010.
Pour rappel, la méningite à méningocoques est une infection grave des méninges, les fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Elle peut causer de graves lésions cérébrales et en l’absence de traitement, elle se révèle mortelle une fois sur deux. D’après l’OMS, « la bactérie Neisseria meningitidis est la plus susceptible de provoquer des épidémies importantes ». Sur les 12 sérogroupes de N. meningitidis existants, 5 sont connus pour provoquer des épidémies : A, B, C, W135 et X.
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Source : Novartis Vaccines, 24 mars 2010 – OMS, Aide-Mémoire N°141, février 2010 – Interview de Jean-Philippe Chippaux (IRD), 25 mars 2010