Du sang dans le sperme : que faire ?

23 janvier 2025

Caractérisée par la présence de sang dans le sperme, l’hémospermie est une source d’angoisse pour le patient. Quelles en sont les causes ? Quelle conduite adopter ?

Difficile de ne pas s’en rendre compte… L’hémospermie – appelée aussi hématospermie – donne une couleur brunâtre au sperme émis lors de l’éjaculation. Cette présence de sang dans le sperme constitue un motif de consultation très courant en urologie. Avec des formes qui peuvent être soit intermittentes, soit uniques puisque certaines manifestations restent sans lendemain.

Que se passe-t-il ?

Dans la majorité des cas et à l’exception rare d’un cancer de la prostate chez le patient âgé, l’hémospermie ne révèle pas d’affection organique. Comme le soulignent les responsables du centre d’urologie Prado-Louvain (Belgique), « elle témoigne tout simplement d’une inflammation de l’urètre », le conduit où le sperme d’accumule avant d’être expulsé au moment de l’éjaculation. « Des veines peuvent être turgescentes ou se rompre sous l’effet de la pression, entraînant une coloration du sperme ».

Chez un patient jeune…

Le plus souvent, l’hémospermie demeure « le reflet d’une affection bénigne de type infectieux ou inflammatoire, le plus souvent chez le patient de moins de 40 ans », enchaîne-t-on du côté de l’Association française d’urologie (AFU). Référence notamment à des infections bactériennes (prostatite, vésiculite, uréthrite à Escherichia coli, Klebsiella…), potentiellement accompagnées de symptômes comme une fièvre, des troubles mictionnels ou des douleurs.

… ou un homme plus âgé

Si elle peut aussi s’expliquer par la présence d’un kyste, l’hémospermie peut également, chez un patient plus âgé (au-delà de 40 ans), être secondaire à une maladie tumorale telle qu’un cancer de la prostate. Elle impose ainsi « la réalisation d’un bilan le plus complet possible », précise l’AFU.

Quel traitement ?

En présence d’une infection, l’hémospermie disparaît le plus souvent sous l’effet d’un traitement antibiotique, prescrit par le médecin. Comme le rapporte l’AFU, « avant 40 ans, le bilan peut se limiter à un examen clinique avec toucher rectal et un examen cytobactériologique des urines. En revanche, chez le sujet âgé de plus de 40 ans, du fait du risque de pathologies malignes, le bilan doit être plus complet, comprenant la réalisation d’une IRM (imagerie par résonnance magnétique) ». Toujours est-il que si vous-même ou votre conjoint y êtes confronté, n’hésitez pas à solliciter l’avis de votre médecin.

  • Source : AFU, Avis d’experts, Hémospermie, septembre 2002 – Centre d’urologie Prado-Louvain – Sites consultés le 19 janvier 2025

  • Ecrit par : David Picot - Edité par Emmanuel Ducreuzet

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