











Nous lisons un mot et notre cerveau lui donne un sens. Il l’associe à une forme visuelle et phonique. Deux chercheurs de Washington ont constaté que le cerveau des petits dyslexiques est incapable de relier ces différentes formes.
La mobylette devient ” bomylette “, l’oignon ” wagnon ” et le lavabo, ” badabo “. Voici quelques erreurs de lecture courantes de patients dyslexiques. Mais rien n’est perdu. Picasso et Einstein aussi étaient dyslexiques ! Ce trouble de la lecture, dépisté dès le cours préparatoire, n’a rien à voir avec l’intelligence.
Alors à quoi est-il dû ? On a longtemps pensé que la dyslexie était le résultat de troubles psychologiques ou affectifs. Fausse piste. En réalité, l’origine en serait plutôt génétique. Elle se situerait dans le cerveau. Une radiologue et une psychologue de l’université de Washington, Elisabeth Aylward et Virginia Berninger, ont démontré que les enfants dyslexiques éprouvent des difficultés à intégrer, pour chaque mot, sa forme visuelle, sa forme phonique et sa signification.
” Grâce à l’imagerie par résonance magnétique, nous avons découvert que les dyslexiques n’utilisent pas les réseaux de neurones impliqués dans la prise de conscience de ces trois formes de mots “, explique ainsi le Pr Elisabeth Aylward. ” Mais après un apprentissage qui leur explique comment saisir ces trois formes de mots, les dyslexiques arrivent à utiliser les mêmes régions du cerveau que les autres “. Dès lors, existe-t-il une méthode de lecture plus appropriée qui pourrait éviter la dyslexie ?
Actuellement, les enseignants sont divisés entre une méthode qui consiste à hachurer les mots par syllabes – une méthode phonique, donc – et une autre basée sur la reconnaissance des mots dans leur ensemble. Une approche qui privilégie la prise en compte de la signification du mot. Selon Elisabeth Aylward en effet, ” la bonne stratégie consiste probablement à travailler simultanément sur le son et la signification du mot. “
Source : Congrès de l'AAAS, American Association for the Advancement of Science, Chicago 12 février 2004
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