Ebola : 1 essai clinique pour 3 vaccins
07 avril 2017
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Depuis la fin de l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest, de nombreux travaux ont été menés dans le but de mettre au point un vaccin efficace. Avec de notables avancées. Néanmoins, certains éléments restent sans réponse, parmi lesquels la durabilité de la réponse immunitaire. C’est pourquoi un large essai clinique va bientôt être lancé en Guinée et au Libéria, dans le but de comparer 3 stratégies vaccinales distinctes.
L’essai PREVAC, prévu en 2 étapes, comparera trois stratégies de vaccination contre le virus Ebola à un placebo. Au total, « plus de 5 000 adultes et enfants vivant dans les pays d’Afrique de l’Ouest, proches de l’épicentre de l’épidémie de fièvre Ebola de 2014-2016, seront recrutés », précisent les investigateurs de l’essai.
Au cours de la première étape, une première stratégie sera évaluée. Celle-ci « consiste en une primovaccination suivie d’un rappel, combinant deux vaccins différents (l’un fabriqué par Janssen et l’autre par Bavarian Nordic) ». Elle sera comparée à un régime placebo. « Lors de la seconde étape, qui devrait démarrer au second semestre 2017, l’essai évaluera les trois stratégies de vaccination, incluant ainsi deux autres stratégies impliquant le vaccin de Merck Sharp & Dohme, Corp. »
Evaluer la durée de la réponse immunitaire et la tolérance
Depuis la fin de l’épidémie, « d’importants progrès ont été réalisés », soulignent les investigateurs. Toutefois, « plusieurs questions relatives à la durabilité de la réaction immunitaire des candidats vaccins en développement restent sans réponse ». C’est en grande partie la raison d’être de l’essai PREVAC, qui « évaluera la rapidité, l’intensité et la durée des réactions immunitaires générées par les différentes stratégies de vaccination, ainsi que l’innocuité et la tolérance des différents vaccins, en particulier chez les enfants ».
« La difficulté réside dans l’identification d’au moins un vaccin sûr, efficace et durable afin de prévenir ou de maîtriser la prochaine épidémie de fièvre Ebola chez les adultes et chez les enfants », souligne d’ailleurs Yazdan Yazdanpanah, investigateur principal de l’essai.
Les enfants intégreront l’essai plus tard
Après la période de recrutement, les participants seront suivis fréquemment lors de visites régulières pendant au moins 12 mois. Le personnel de l’étude surveillera l’état de santé des participants, consignera les éventuels événements indésirables et recueillera des échantillons de sang lors des visites de suivi après les vaccinations.
Les enfants âgés de moins de 12 ans ne seront pas recrutés au départ. Les données des enfants âgés de 12 à 17 ans permettront de déterminer si l’essai peut être étendu en toute sécurité aux enfants âgés de 5 à 11 ans. Ensuite seulement, un autre examen des données d’innocuité dira si la vaccination des enfants âgés de 1 à 4 ans peut démarrer.
A noter : « les participants à cet essai ne courent aucun risque d’infection par le virus Ebola avec les vaccins de l’étude. Ils ne contiennent en effet pas de virus Ebola vivant.
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Source : Inserm, NIH, London School of Hygiene and Tropical Medicine, 6 avril 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet