Ebola : le parcours du virus au cours de l’épidémie
10 décembre 2015
©Ladner, Wiley, Mate et al./Cell Host & Microbe 2015
Comment le virus Ebola s’est-il propagé parmi la population en Afrique de l’Ouest ? Quel a été le schéma de sa diffusion sur le territoire ? C’est la question que se sont posé des chercheurs américains de la U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID) dans le Maryland. En se penchant plus spécifiquement sur le cas du Libéria, ils ont découvert qu’un seul cas serait à l’origine du déclenchement de l’épidémie dans ce pays.
Gustavo Palacios, Jason Ladner et leur équipe ont séquencé le génome de 139 cas Libériens de fièvre hémorragique Ebola. Ces derniers avaient été contaminés au cours de la deuxième vague de l’épidémie qui s’était déclenchée dans ce pays fin mai/début juin 2014. « Bien que le virus Ebola soit entré à plusieurs reprises dans le pays depuis la Guinée et la Sierra Leone, la majorité des cas étudiés dans ce travail correspondait à une seule et même introduction fin mai/début juin », indiquent les chercheurs. Cette seule contamination semble être à l’origine de cette deuxième vague épidémique dans le pays.
Autre constat issu de ce travail : le virus, une fois entré au Libéria, s’est rapidement diffusé dans la population en raison des importants mouvements migratoires internes et externes. C’est ce phénomène, qui a permis au virus de se réintroduire en Guinée et en Sierra Leone, et qui a stimulé l’épidémie dans ces deux pays limitrophes. « La migration régulière d’individus infectés complique l’effort de surveillance et d’isolation des cas », soulignent les auteurs. « Effort pourtant essentiel pour contrôler les épidémies d’Ebola. »
Bien que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ait déclaré le Libéria exempt d’Ebola le 3 septembre dernier, l’épidémie n’est pas finie pour autant. « La confirmation récente de trois cas dans le pays souligne l’importance des mesures de surveillance et d’isolation robustes », concluent les auteurs. Au total, l’épidémie qui a débuté en Guinée fin 2013 est à l’origine de plus de 28 000 cas parmi lesquels 11 000 morts.
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Source : Cell Host and Microbe, 9 décembre 2015
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet