Ebola, et si quelqu’un tombait malade en France ?

07 octobre 2014

Une première en Europe. Une infirmière espagnole, n’ayant pas voyagé dans la zone épidémique, a été contaminée par le virus Ebola en soignant un missionnaire malade. Aux Etats-Unis, les autorités tentent de rassurer la population, inquiète d’une propagation de la fièvre hémorragique sur son sol. Un patient a en effet déclaré l’infection plusieurs jours après son retour du Libéria. Il est depuis pris en charge dans un hôpital américain et plusieurs de ses contacts sont suivis. Comment serait gérée une telle situation en France ? Quelles sont les procédures prévues ? Eléments de réponse.

Qu’une personne revenue il y a moins de 21 jours d’un des pays épidémiques tombe malade en France est une possibilité. Les autorités sanitaires françaises ne l’écartent pas mais appellent au calme, alors que certaines situations montrent que l’inquiétude s’installe dans notre pays. En région parisienne, des parents ont refusé de confier leurs enfants à l’école car un autre petit, était revenu récemment de Guinée.

Pour rappel, avant de présenter une fièvre, généralement le premier signe de l’infection, les malades ne sont pas contagieux. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec les fluides corporels (sang,  salive, selles, vomissements, urine, sueurs…) ou par contact avec du matériel souillé. En présence d’un cas potentiel (fièvre supérieure à 38°C et voyageur de retour d’une zone à risque depuis moins de 3 semaines), tous les professionnels de santé ont reçu des instructions des autorités compétentes. Objectif, soigner le patient et éviter une propagation de la maladie dans l’Hexagone.

Un patient suspect…

Le ministère de la Santé recommande ainsi d’être toujours équipé d’« un thermomètre sans contact, de gants jetables en nitrile (en vente en grandes surfaces), de masques chirurgicaux et FFP2 (filtrant), de quelques blouses à usage unique, de lunettes de protection, de soluté hydro alcoolique pour l’hygiène des mains, d’eau de javel (prête à l’emploi) ». Au cas où…

Si un de ses patients s’avère suspect (fièvre, retour d’un pays touché…), tout professionnel de santé doit :

  • « l’isoler en l’informant de la situation;
  • éviter tout contact physique avec lui ;
  • mettre un masque filtrant ou à défaut un masque chirurgical, refaire une hygiène des mains, mettre une paire de gants d’examen (de préférence gants nitrile), une surblouse à usage unique et des lunettes de protection largement couvrantes ;
  • faire porter au patient un masque chirurgical ».

Ensuite, et sans attendre, il doit contacter le SAMU-centre 15. Ce dernier, « en conférence téléphonique, conduira avec le professionnel et l’Institut de veille sanitaire, l’évaluation clinico-épidémiologique pour permettre le classement du cas », indique le document du ministère.

S’il est classé « cas possible », le SAMU organisera l’intervention d’une équipe du SMUR, entraînée à la prise en charge de patients hautement contagieux et équipée de tenues de protection adaptées, pour venir chercher le patient sur place. Il sera transféré vers un établissement de référence habilité qui le prendra en charge dans des conditions de sécurité maximales.

Quels risques pour les professionnels de santé ?

Des examens virologiques spécialisés sont pratiqués par le centre national de référence (CNR) de Lyon (les résultats peuvent prendre 24 à 48 heures). « Si son patient est effectivement infecté par le virus Ebola (cas confirmé), le professionnel de santé devra surveiller sa température 2 fois par jour pendant 21 jours à partir de la date d’exposition potentielle. Il sera contacté tous les jours par un correspondant de l’ARS pour faire le point sur son état de santé. Il peut conserver une activité normale pendant cette période dès lors qu’il est asymptomatique. En cas de fièvre supérieure à 38°C, il doit impérativement et sans délai contacter le Samu-Centre 15.

Les autorités sanitaires se veulent toutefois rassurantes. « Si le professionnel de santé a respecté les mesures de protection et d’hygiène, le risque de contamination est très faible. »

  • Source : Ministère des Affaires sociales et de la Santé, InVS, HCSP, consultés le 7 octobre 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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