Ebola : un vaccin pour cette année ?

08 septembre 2014

La communauté internationale semble enfin prendre la mesure de l’épidémie d’Ebola. Dernière décision en date, la réunion en urgence du conseil exécutif de l’Union africaine (UA) ce lundi 8 septembre à Addis-Abeba, en Ethiopie. Objectif, mettre en place une stratégie commune contre la propagation du virus. Les chercheurs, eux, continuent de travailler à la mise au point de traitements. Selon une étude publiée dimanche, un vaccin semble très prometteur. D’autres scientifiques ont, de leur côté, cartographié la zone à risque d’épidémie d’Ebola en Afrique. Elle s’avère plus étendue que prévu…

De nombreux pays ont décidé de s’impliquer plus directement dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola. C’est le cas des Etats-Unis, dont le président Barack Obama a annoncé dimanche que son pays enverrait des moyens militaires en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. En particulier des unités de mise en quarantaine. De son côté, la Commission européenne s’est engagée vendredi à débloquer 140 millions d’euros pour soutenir les systèmes de soins dans les pays les plus affectés. Des moyens qui manquent cruellement dans de nombreuses zones affectées. Surchargés, certains centres de mise à l’isolement vont jusqu’à refuser des malades.

Sur place, les pays mettent en place des dispositifs d’urgence – semblant parfois désespérés – pour tenter d’enrayer la propagation du virus. C’est le cas de la Sierra Leone, où les autorités ont annoncé le confinement de la population à domicile du 19 au 21 septembre. Objectif de cette mesure : détecter plus facilement les malades.

L’espoir d’une immunisation… de singes

Vendredi 5 septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait son feu vert pour :

  • l’utilisation « dès à présent » de « sérum de convalescents » pour traiter des malades atteints d’Ebola ;
  • la vaccination dès novembre des personnels de santé si les essais cliniques confirment l’innocuité des vaccins ;
  • l’évaluation dès que possible de l’efficacité des médicaments les plus prometteurs par des protocoles standards.

Selon une étude publiée dimanche, l’injection d’un vaccin créé à partir d’un adénovirus des chimpanzés s’est révélée efficace pendant dix mois, grâce à un rappel. Il s’agit d’un sérum basé sur un virus du rhume des chimpanzés appelé ChAd-EBO. « Si sa sécurité est validée, ce vaccin pourrait être disponible en novembre 2014 », indique l’OMS. Les scientifiques ont injecté à des macaques ce vaccin. Résultat, ils ont bénéficié d’une protection complète à court terme et partielle à long terme contre Ebola. Après une piqûre de rappel, certains de ces animaux ont par ailleurs développé une immunité durable.

Une carte de la région à risque d’Ebola

Tandis que l’épidémie actuelle est devenue incontrôlable depuis plusieurs mois, des chercheurs d’Oxford, de l’Université de Southampton en Grande-Bretagne, de l’Université de Toronto au Canada et de la HealthMap au Children’s Hospital de Boston aux Etats-Unis ont dessiné la carte d’Ebola. Celle-ci représente la région où un risque de contamination par les animaux existe. En d’autres termes, les pays où d’autres flambées pourraient apparaître. De larges zones d’Afrique centrale ainsi que d’Afrique de l’Ouest sont concernées. Les scientifiques appellent cette partie du monde la « niche zoonotique ».

Selon les derniers chiffres de l’OMS, près de 2 100 personnes sont mortes d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Le virus a infecté au moins 4 000 personnes en Guinée, au Libéria, au Nigéria, au Sénégal et en Sierra Leone. L’organisation estime que plusieurs mois seront sans doute encore nécessaires pour enrayer l’épidémie, qui pourrait faire jusqu’à 20 000 victimes.

  • Source : OMS, 5 septembre 2014 – Reuters, 8 septembre 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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