Eczéma : pourquoi ne faut-il pas se gratter ?
31 janvier 2025
Se gratter procure un soulagement instantané, mais lorsqu'il s'agit d'eczéma, cela ne fait qu'empirer les choses. Une nouvelle étude révèle pourquoi le grattage aggrave l'inflammation.
L’eczéma de contact est une maladie inflammatoire cutanée due à la sensibilisation à un allergène ayant été en contact avec la peau.
Dans notre environnement quotidien, les allergènes sont nombreux. Ils peuvent provenir :
- Des vêtements (teintures), chaussures (cuir, colle, caoutchouc…) et accessoires en nickel (bijoux fantaisie, boutons de pantalon, boucle de ceinture) …
- Des parfums, shampoings, déodorants, teintures capillaires… peuvent aussi contenir des substances allergisantes.
Un cercle vicieux
L’eczéma de contact se manifeste par une éruption cutanée accompagnée de démangeaisons et d’enflure. Céder à l’envie irrésistible de se gratter soulage sur le moment… mais déclenche une inflammation supplémentaire qui aggrave les symptômes et ralentit la guérison. Un cercle vicieux, en somme.
Des scientifiques de l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis) ont cherché à comprendre ce mécanisme. Ils ont reproduit les symptômes de l’eczéma sur les oreilles de souris, certaines normales et d’autres génétiquement modifiées pour ne pas ressentir les démangeaisons.
Les souris normales autorisées à se gratter ont développé une inflammation et un gonflement importants, avec une accumulation de neutrophiles, qui sont des cellules immunitaires inflammatoires. En revanche, l’inflammation était beaucoup moins sévère chez les souris équipées de minuscules collerettes élisabéthaines – à l’image des cônes qu’arborent certains chiens après une visite chez le vétérinaire – les empêchant de se gratter, et chez les souris insensibles aux démangeaisons. Ceci confirme que le grattage aggrave l’état de la peau.
L’étude a révélé que le grattage provoque la libération d’une substance appelée substance P par les neurones sensibles à la douleur. Cette substance P active les mastocytes, des cellules clés dans le processus inflammatoire. Dans le cas de la dermatite de contact, les mastocytes sont d’abord activés directement par les allergènes, ce qui provoque une inflammation et des démangeaisons légères. Le grattage, en libérant de la substance P, active les mastocytes une seconde fois, amplifiant ainsi l’inflammation.