Effet yoyo, c’est le cerveau qui commande!
08 décembre 2016
©Africa Studio/Shutterstock.com
Oui, la multiplication des régimes amincissants favorise bien, à terme, la prise de poids. C’est en effet ce que confirment des chercheurs britanniques. Lesquels ont aussi observé ce phénomène, dans la nature, notamment auprès des oiseaux.
En matière de régime, tout se passerait au niveau de notre… cerveau, à en croire le Dr Andrew Higginson et son équipe de l’Université d’Exeter, au sud de l’Angleterre. « Il interprète chaque régime comme une famine », explique-t-il. Résultat, lors de la reprise alimentaire, « il fait comprendre à l’organisme qu’il doit stocker un maximum de gras en vue d’éventuelles futures privations ».
A partir d’un modèle mathématique qui prend en compte l’abondance ou la restriction d’aliments disponibles dans la nature, les scientifiques ont dressé ce même constat à partir d’observations de populations d’oiseaux. La traduction en matière de prise de poids est la suivante : « Le gain moyen est plus important chez ceux qui, à un moment donné, sont privés d’aliments que chez ceux qui ne le sont jamais », souligne Higginson.
Pour des raisons de santé
C’est pourquoi, il confirme : « la répétition de régimes constitue un cercle vicieux », commandé depuis le cerveau. Avec à terme, des risques pour la santé, comme le rappelait en 2010, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES).
Dans son rapport, elle soulignait que « la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée que pour des raisons de santé, et cette démarche doit faire l’objet d’une prise en charge par des spécialistes – médecins nutritionnistes, diététiciens-nutritionnistes. (…) « Rien ne peut remplacer une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins ». Un dernier point : « pour réduire les risques de prise de poids, l’évolution des habitudes alimentaires doit être associée à une activité physique régulière ».
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Source : Evolution, Medicine and Public Health, 5 décembre 2016 – ANSES, Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, novembre 2010
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon