Efficacité des phlébotoniques : se valent-ils vraiment tous ?

10 décembre 2003

La réponse est non : les phlébotoniques représentent un vaste ensemble de médicaments qui n’ont ni la même composition ni les mêmes niveaux d’efficacité.

Le travail de la Commission de la Transparence, qui doit réévaluer le Service médical rendu (SMR) des médicaments commercialisés avant 1999 avec l’objectif de dérembourser les moins efficaces, n’aura d’intérêt que s’il est réalisé cas par cas.

Cependant, il faut bien comprendre que si le SMR des veinotoniques a été estimé « faible » ou «insuffisant», cela ne signifie pas pour autant que ces médicaments soient « inefficaces ». Ce jugement repose en effet sur le préalable que « les affections concernées par ces spécialités n’engagent pas le pronostic vital». En d’autres termes : l’insuffisance veineuse ne tue pas. Elle ne constitue donc pas une maladie assez grave pour bénéficier de traitements remboursables ! Un raisonnement qui sous-entend que seuls les traitements définitifs mériteraient d’être pris en charge…

Les critères pris en compte ? Ils sont simples voire… simplistes : les phlébotoniques agissant sur les seuls symptômes, le soulagement des patients n’est pas pris en compte. Il est pourtant primordial ! Les antalgiques dits périphériques (très prescrits contre la douleur chronique), d’autres médicaments contre les gastrites, migraines et douleurs menstruelles se retrouvent avec un SMR jugé « faible ». Pourtant, s’ils n’agissent « que » sur les symptômes, ils soulagent tout de même les patients et leur permettent de conquérir une réelle qualité de survie !

A partir de quel stade – ou de quelle localisation – est-il « légitime » de prendre en charge le soulagement d’une douleur ? Au technocrate de service, le patient a envie de recommander de bien veiller à ne pas faire l’amalgame entre SMR et niveau d’efficacité.

  • Source : Impact Médecine, n°42, juin 2003 ; SNFCP ; Le Généraliste, n°2236, février 2003

Aller à la barre d’outils